La lettre d’achatpublic.info n°516

  • 17/10/2014
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En ce temps là, il y avait le ciel. A droite du ciel, il y avait la planète Grisbi, habitée par les opérateurs économiques. A gauche du ciel, il y avait la planète sHAdock, où résidaient les pouvoirs adjudicateurs. Au bout d'un certain temps, les deux peuplades en eurent assez de vivre sur des planètes qui ne marchaient pas très bien. Alors ils décidèrent d'aller sur la planète simplification qui avait l'air de mieux marcher. Pour les Grisbis, pas de problème. Pour leur fusée, ils avaient un combustible super puissant : l’EBITDA 999. Pour les sHAdocks, c’était plus compliqué, car il fallait pomper les finances publiques. C’est pourquoi les sHAdocks pompaient, pompaient, pompaient. Sauf que les réserves s’épuisaient. Vous me direz, il vaut mieux pomper d'arrache-pied même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. De là cette manie de pomper pour un oui ou pour un non dont ils ne pouvaient se défaire. Pour attirer les Grisbis et leur pomper le combustible, les sHAdocks d’en haut eurent une idée, relevant apparemment du simple bon sens : ne pas leur réclamer des renseignements déjà fournis lors d’une précédente procédure et des documents pouvant être obtenus par la simple consultation d’un site Internet. Mais, à en croire un fin connaisseur de la réglementation sHAdockienne, leur décret, « ni simple à dire, ni simple à faire » serait un vrai casse-tête puisqu’il impacterait les articles 45 et non les articles 43 et 46, et pourrait générer des règlements de la consultation un poil azimutés. Tout avantage a ses inconvénients et réciproquement  (lire notre invité du jeudi).  Du côté des sHAdocks d’en bas, on vivait paradoxalement ce « dites le nous une fois » comme une charge de travail supplémentaire.  Mais, c’est bien connu, pour qu'il y ait le moins de mécontents possibles, il faut toujours taper sur les mêmes. Identifier et retrouver les renseignements qui avaient déjà été transmis dans le cadre d'une précédente consultation et qui demeuraient valables posaient - sur le terrain - de sérieux problèmes d’organisation, faute d’avoir une vision exhaustive et centralisée des procédures (lire notre article).  D’où la tentation pour certains sHAdocks d’en bas d’attendre et de voir venir, en partant du théorème suivant : mieux vaut se simplifier la vie en choisissant la complication, que de se la compliquer en essayant la simplification. Bon allez, c’est tout pour aujourd’hui. Terminus de cet édito complètement neuneu, d’inspiration rouxelienne, enrichi d’une post-synchronisation piépluiste. A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot