La lettre d’achatpublic.info n°521

  • 21/11/2014
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On ze road again. Lorsque j'ai brutalisé le kick de mon chopper au réservoir customisé en vert et blanc (on est corporate ou on ne l'est pas), la bête mécanique est sortie de sa léthargie, en rugissant et pétaradant. Sous mes pieds, les routes infinies du CG 34 déroulaient leur ruban de bitume et j'ai chanté à tue-tête les paroles du rouquin hétérochromique : « I can be Hérault, just for one day ». C'était un trip d'enfer que de rouler sur des agrégats d'enrobés écologiquement plus vertueux, déposés lors de chantiers en mode management environnemental, avec des marchés clausés comprenant 82 000 heures d'insertion et expérimentant des produits innovants, bref la voie royale pour décrocher le grand prix 2014 des trophées de la commande publique (lire notre article). Find the coast of freedom, crachouillait la radio. Alors j'ai longé la mer et ses golfes clairs jusqu'au SDIS des Alpes-Maritimes, des pompiers en cuir qui n'ont pas froid aux yeux puisqu'ils expérimentent le MPS en procédure formalisée (lire notre article). J'ai essoré la poignée de la Harley jusqu'à la ligne bleue des Vosges, à Epinal City. Même s'il est plutôt biker tendance dérailleur que gros cube, Regis Courroy, le responsable des achats de l'office public d'habitat, reste cool : ses fournisseurs reçoivent les bons de commande sur leurs smartphones. Hippie pip hourra, ça lui a aussi permis de décrocher un prix (lire notre invité du jeudi).  Après, j'ai jeté un œil sur la carte. Je pouvais embrayer vers  la Loire-Atlantique pour un contentieux psychédélique, mais plutôt que de choisir la variante (lire notre article), j'ai pris la tangente, fourche en avant, direction la Normandie où le réseau Ran Coper se bat pour que les gars du coin décrochent des vieilles habitudes et raisonnent en coût global (lire notre article). La jauge commençait à envoyer des signes d'affolement, alors je me suis garé devant la CAA de Paris. Car négocier avec des offres irrégulières en MAPA, c'est comme sympathiser dès le premier regard avec des hell's angels, c'est pas automatique (lire notre article).  Bon allez, avant de ranger le monstre de Milwaukee au garage, j'ai une pensée pour Lionel, un ex-collègue, qui a voué son existence à la sauvegarde du bocal français, espèce menacée quotidiennement par des inconscients comme chacun le sait. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot
(easy writer)