La lettre d'achatpublic.info n°555

  • 31/07/2015
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Plus belle la commande publique - saison 2, épisode 7 - « Le lot pour la Perasse ronde, c'est bon. Celui pour la Calville blanche, c'est ok. Pareil pour la reinette d'Amboulne. J'ai fini pour les pommes. Pour les poires, j'ai de la Beurre Sterkmans. Ah,  dans les fruits, ne pas oublier le lot d'Amour-en-cage. Côté légumes, il me faut un cahier des charges pour des pâtissons, des panais et des crosnes… Ils vont vraiment manger tous ces trucs à la cantine les gamins des collèges ? », se demande Joëlle Négaux, acheteuse au département de Vésubie-Inférieure. « Te bile pas », lui répond Adhémar Chaidetravot, en se grattant nonchalamment l'aisselle droite, « pour éviter d'avoir à se coltiner des agriculteurs furax et le dépôt de fumier ou de lisier devant leurs bureaux, tous les élus locaux sont montés au créneau pour réclamer au gouvernement un aménagement de la réglementation, histoire d'acheter local sans trop se prendre le chou, hi hi… Ils ont appelé ça « une sorte de droit de préférence ». Même Matignon a demandé au SAE de réviser ses clauses pour faciliter l'approvisionnement local » (lire notre article). « Difficile de faire plus local, la moitié des variétés de notre appel d'offres de fruits et légumes est produite par un cousin par alliance d'un conseiller général… Dommage que l'article 32 de l'ordonnance marchés du 23 juillet ne soit pas d'application immédiate. J'aurai bien proposé au producteur en question de nous faire une remise interlots. L'avocat Yves-René Guillou n'arrête pas d'en faire la pub », observe Joëlle Négaux (lire notre invité du jeudi). « Tu feras gaffe à ta méthode de notation pour attribuer les 50 lots au cousin. Le conseil d'Etat vient de juger irrégulière un système qui consiste à noter les offres lot par lot avant de ramener ces appréciations à une note globale unique (lire notre article). Je n'ai aucune envie de me farcir un contentieux en ce moment. Bien assez de travail avec les 103 articles de cette fameuse ordonnance », intervient Candy d'Atture, la juriste de service (lire notre article). Bon allez, il est grand temps de prendre congé (jeu de mots). Avant de vous retrouver frais comme un gardon semaine 36, je lance un appel solennel à mon collègue Lafosse, dont la pingrerie n'a d'égale que sa maniaquerie maladive et sa boulimie compulsive : pourrait-il arrêter d'ôter ses chaussures durant les heures de bureau ? Ses chaussettes blanches en viscose contrefaite d'origine indéterminée indisposent, à bien des égards, son entourage immédiat. En attendant, à la fin août, peut-être.
Jean-Marc Binot