Edito 605

  • 23/09/2016
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Je sais, c’est une nouvelle lubie, mais en revenant d’une soirée chez un ancien acheteur séquano-dyonisien qui en pince pour la harpe (il se reconnaîtra aisément), j’ai décidé d’installer dans un coin de mon bureau, déjà bien encombré, un cabinet de curiosités, temple des étrangetés et autres bizarreries de la commande publique amassées tout au long d’une carrière trépidante : une tête réduite, façon jivaro, d’un fournisseur aux livraisons erratiques,  cadeau d’un acheteur amérindien ; un embryon de texte - jamais sorti - prévoyant de tronçonner en deux parties une grande centrale d’achat ; l’étui à lunettes (de soleil) du juge du TGI de Paris qui a refusé de suspendre l’exécution du partenariat, conclu entre le ministère de l’Education nationale et Microsoft, que les requérants considéraient comme un contrat mixte de vente et de location conclu en violation des règles des marchés publics (lire notre article) ; une mucosité nasale pétrifiée d’un ancien DAJ, souvenir émouvant d’une interview inoubliable ; le e-book d’Olivier Frot, avec une dédicace virtuelle (c’est rarissime), sur la sélection des offres (lire notre article) ; un fragment de la chemise en carton dans laquelle Gilles Pélissier a classé ses notes au sujet du contentieux relatif à la primauté des délais prévus dans l’acte d’engagement sur ceux prévus dans le planning d’exécution remis par un candidat dans le cadre d’une variante (lire notre article) ; un siphon d’une entreprise peu scrupuleuse, outil obligeant le département de la Manche à inventer un « critère de cohérence » pour leurs bons de commande de travaux (lire notre invité du jeudi) ; un cure-dents (usagé)  et un suppositoire (neuf) d’un membre de la défunte Commission consultative des marchés publics ; un des dictionnaires à l’origine du pataquès sur les rabais consentis sur l’achat de livres (lire notre article) ;  l’acte de naissance (l’authentique et non l’officiel) de Jack Lahalle, ancien grand-maître des clubs marchés ; un modèle réduit du premier Trophée de la commande publique décerné en 2008, concours qui vient tout juste d’être relancé et auquel vous devez participer (lire notre article). Bon allez, j’arrête la litanie parce que la place me manque sur l’étagère et dans l’édito. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot