Ascension

  • 26/05/2017
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La commande publique progresse vers les sommets. Sans doute pas à la vitesse de Kilian Jornet, ce Catalan un peu barge qui vient de se fader l’Everest en vingt-six heures, sans oxygène et sans corde fixe, avec 2300 mètres de grimpette sur un glacis à plus de cinquante degrés. Elle procède plutôt étape par étape, en installant ses camps de base pour reprendre son souffle, et en cherchant à assurer ses prises, même si la réglementation l’incite de plus en plus à dépasser ses limites et à expérimenter, à l’image de ce « permis de faire » qui permet aux maîtres d’ouvrage de déroger aux règles dans le domaine de la construction (lire notre article). A l’université Claude Bernard de Lyon 1, le service de l’achat a choisi d’escalader la voie économique par paliers en plantant un solide piton, sous la forme d’une cartographie des marchés et des fournisseurs. S’il est premier de cordée, il compte sur la mobilisation de nombreux agents venus de toutes les directions qui se triturent les méninges pour nourrir, chaque année, un plan d’action achats (lire notre article). A l’hôpital de Créteil, on a trouvé la solution pour éviter l’escalade s’agissant des relations fournisseurs. L’établissement de santé est le premier à avoir déployé un système d’affacturage inversé pour régler ses fournisseurs en quelques jours. Il a passé un marché pour trouver un prestataire et paie ce service mais y trouve son compte financièrement grâce à l’escompte consenti par les fournisseurs en échange du règlement rapide de leurs factures (lire notre article). Certes, de temps à autre, la commande publique emprunte une pente dangereuse, celle du contentieux. Mais lorsqu’elle se cramponne, elle s’en sort. Ainsi une entreprise qui introduit son recours après le délai de stand still, se ferme la porte du référé contractuel, même si la personne publique signe le marché avant l’expiration du délai de suspension (lire notre article). Preuve qu’il ne faut pas s’en faire une montagne. Bon allez, le soleil resplendit, alors je vous laisse pour aller bouquiner dans le jardin. Histoire de m’élever l’âme, j’hésite entre une cosmopée et un Pic de la Mirandole. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot