Les seigneurs des anneaux

  • 15/09/2017
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Participer aux JO, c’est comme concourir à un marché public. Et pour une PME, candidater à un appel d’offres, c’est un peu s’échiner à courir le dolichos, voire un marathon, sans avoir, dans certains cas, la moindre chance de monter sur le podium. Certes, je vous l’accorde, les soumissionnaires n’ont pas l’obligation de s’enduire le corps d’huile d’olive, ni d’être parqués, entièrement nus, entre deux auditions d’un dialogue compétitif. Pourtant je me demande si les différents rédacteurs de nos directives, ordonnances et autres décrets ne se sont pas furieusement inspirés des règles en vigueur à Olympie au IVème siècle avant Jésus-Christ. A l’époque, les athlètes à la moralité douteuse étaient bannis du stade. Quant au moindre retard aux épreuves, il déclenchait une disqualification d’office. Et lorsque le compétiteur ne respectait pas les règles, il devait payer des amendes. A ce sujet, j’ouvre une parenthèse puisque le Conseil d’Etat vient de rappeler que titulaire qui saisit la justice ne saurait utilement soutenir que le pouvoir adjudicateur n’a subi aucun préjudice ou que le préjudice qu’il a subi est inférieur au montant des pénalités mises à sa charge (lire notre article). Durant les jeux antiques, les concurrents mécontents et mal classés avaient la possibilité de faire appel de la décision, laquelle pouvait être annulée. Enfin, toute tentative de corruption était sévèrement punie. Mais être acheteur public est aussi un sport, bien que cela ne soit pas reconnu discipline olympique. Surtout quand il s’agit de se coltiner une procédure négociée avec mise en concurrence préalable (lire notre article), de collecter auprès de ses fournisseurs EA/ESAT le pourcentage de main d’œuvre des contrats afin de réduire la contribution au FIPHFP (lire notre article), ou de structurer la fonction dans une administration centrale (lire notre article). Bon allez, point final de cet édito, sans autre forme de cérémonie. Jupiter pourra me qualifier de fainéant, j’arrête quand même de jouer au spondophore. Je n’ai plus trop la flamme : Polydamas de Scotussa, le roi du pancrace, n’apprécie pas la plaisanterie. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot