« Le diable est dans les détails », aurait dit Friedrich Nietzsche qui en connaissait certes un rayon sur l’Antéchrist mais n’était pas forcément réputé pour sa science du contrat administratif (à mon humble avis, il a raté quelque chose). J’imagine donc son émotion transcendantale s’il était tombé sur ce contentieux démoniaque. Un juge de TA a en effet écarté un référé précontractuel au motif que le cabinet d’avocats n’avait pas, lorsqu’il avait informé l’acheteur de sa requête synonyme de suspension de la signature du marché, joint l’accusé de réception de son dépôt sur la plateforme de télérecours (lire notre article). Je vous parie aussi que le philologue de Leipzig se serait extasié devant ces problématiques infernales : faudra-t-il ou non mettre à disposition en ligne librement les documents de la consultation des procédures restreintes et des concours à partir d’octobre prochain ? (lire notre article) et un pouvoir adjudicateur doit-il exiger un justificatif de l’ancienneté de l’engin lorsqu’il demande une mise à disposition d’un autocar neuf dont l’âge est un élément d’appréciation d’un sous-critère ? (lire notre article). Je pressens que le philosophe allemand aurait qualifié de métaphysique cette clause Molière fantomatique obligeant pourtant une entreprise à se débarrasser de ses travailleurs détachés. Une sorcellerie qui a coûté plus de 30 000 euros au contribuable. Mais au diable l’avarice… (lire notre article). En revanche plus besoin de pratiquer la goétie et d’invoquer la clique des forces des ténèbres, Astaroth, Azazel, Asmodée et sa copine la vipère ou bien encore Belzébuth pour vérifier pendant des heures, sans commettre d’erreur, la bonne application des formules de révision des prix. Cette semaine, la mairie de Six-Fours-Les-Plages a présenté un calculateur de son invention (lire notre article). Bon allez, corne de bouc, c’est la fin de ce 666e édito (et oui déjà !), il faut que je repotasse le livre de Zacharie et le Paradis Perdu de John Milton, parce que je l’avoue : je n’ai pas tout compris. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot