BIM 2 : quels documents contractuels ?

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BIM, deuxième. Après avoir abordé la question des clauses contractuelles pour le BIM (info du jour du 30 juin dernier), focus sur la construction des documents contractuels. Pour Constance Quaglino, spécialiste du BIM au sein de l’atelier Nomades Architectures, ils sont au nombre de quatre : le schéma directeur, le cahier des charges, le pré-protocole et le protocole. Ses explications.

La réforme des marchés publics a prévu, à l’article 42 du décret du 25 mars 2016, la possibilité d’exiger l’utilisation d’outils électroniques tels que le BIM (building information model), pour réaliser une opération de construction. Relativement nouveau dans le mode de la maîtrise d’ouvrage public, cet outil de modélisation du bâtiment  implique de disposer de documents contractuels spécifiques. Selon Constance Quaglino, assistante à la maîtrise d'ouvrage BIM et urbaniste au sein de l’atelier Nomades Architectures, une société spécialisée sur le sujet, ils sont au nombre de quatre : le schéma directeur, le cahier des charges, le pré-protocole et le protocole. « Le schéma directeur est un document stratégique, qui est destiné à piloter le développement de l’intégration d’une démarche BIM dans l’entreprise. Ses objectifs peuvent être multiples », a-t-elle expliqué, lors des journées de la commande publique de la SCET, qui se sont tenues les 21 et 22 juin derniers.

Le cahier des charges constitue le document transmis à la maîtrise d’œuvre pour préciser les attendus en matière de BIM

Le cahier des charges constitue le document transmis à la maîtrise d’œuvre pour préciser les attendus en matière de BIM, dans ce projet, a-t-elle poursuivi. Il peut être une spécialisation de l’annexe techniques BIM générique et une traduction, en termes d’exigences BIM, du programme technique détaillé, a-t-elle précisé. Le pré-protocole est souvent demandé lors de la réponse à un marché, quand l’équipe n’a pas encore été retenue, complète-t-elle. C’est une note méthodologique. Il permet d’évaluer les offres d’un prestataire ou d’un soumissionnaire pour savoir si celui-ci sera en mesure de proposer la prestation la plus complète par rapport à une offre chiffrée. » Quant au protocole, « il décrit les processus BIM côté maîtrise d’ouvrage publique pour un projet spécifique. Il doit répondre au cahier des charges BIM de la maîtrise d’œuvre », ajoute-t-elle.

Les caractéristiques du cahier des charges

idj-bim-illustration-1.jpgLe cahier des charges se compose de six grands chapitres. Le premier traite des définitions de la prestation BIM. Les responsabilités de chaque acteur impliqué et le droit de chacun sur la maquette doivent y apparaître. Le deuxième grand chapitre concerne les modalités d’application de l’outil, décliné en cahier des charges « projet », cahier des charges « relevé » et cahier des charges « exploitation ». Troisième chapitre : l’usage. Dans cette partie, la personne publique doit définir les différents niveaux d’usage du BIM qui seront exploités pour le projet (2D vectoriel, 3D volume et objet, 4D planification, 5D coûts, 6D performance, 7D patrimoine et XD valorisation de la 3D). « Ces différents niveaux ne sont pas cumulatifs, précise Constance Quaglino. On peut faire de la 6D sans avoir fait de la 5D. »

Le contenu de la maquette est la partie la plus importante

  Quatrième grand volet du cahier des charges : le contenu de la maquette. Cette partie est l’une des plus importantes du cahier des charges, selon l’urbaniste. La méthode de modélisation - optionnel si le maître d’ouvrage dispose d’un outil de gestion - représente le cinquième volet du cahier des charges. Enfin, last but not least, le périmètre d’application constitue la sixième et important dernier volet du cahier des charges à prendre en compte. On y trouve le BIM programmation, le BIM conception et le BIM exploitation.

Gestion de projet et gestion de l’information intégrée dans le protocole

S’agissant du protocole BIM, qui a pour but de donner les bases et les directives pour  mettre en œuvre un processus numérique pour le projet, il doit contenir deux éléments essentiels : la gestion du projet BIM et la gestion de l’information intégrée dans la maquette. Le nombre d’intervenants, la définition du rôle de chacun et l’application des principes d’utilisation du BIM doivent y figurer, ainsi que le réglé de base sur les unités, les règles de modélisation des fichiers 3D par lot, la qualité géométrique et le niveau de définition de la modélisation. Ce protocole doit aussi comprendre la gestion des circuits de décisions et de validation. Doté d’un tel cahier des charges et d’un tel protocole, le maître d’ouvrage public devrait alors pouvoir aborder son projet avec sérénité. Selon une récente étude, environ 11% des acteurs de la construction utiliseraient aujourd’hui le BIM.