La lettre d'achatpublic.info n°506

  • 11/07/2014
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Plus belle la commande publique (épisode 5/saison 1) - Cantine de la mairie de Pichade-sur-Mer, à l'heure de la pause méridienne. « Je n'en peux plus de ces menus bio. Il y a sans arrêt des charançons dans le riz, et les poires sont blettes une fois sur deux », maugrée Richard Lainfructueux, chargé du sourcing à la direction des achats. « M'en parle pas. Et le mercredi avec le repas commerce équitable ! J'ai horreur des gâteaux à la farine de mil-soungouf et des chips au manioc. Tout ça, c'est de la faute de Bruno Desclozes, le fada de l'achat durable », grommelle son collègue Thomas Gréhagré. « Sacristi, et pour couronner le tout, il est dans les petits papiers du chef ». « Ah bon, pourquoi ? ». « Le patron a rencontré Anne Bellancourt, la madame achat responsable de l'Etat (lire notre invité du jeudi) dans un colloque et il est littéralement tombé sous le charme. Du coup, il a donné son avis au PNAAPD remanié (lire notre article) et s'est mis en tête de participer au groupe de travail qui planche sur le projet de norme internationale achat responsable piloté par l'AFNOR (lire notre info). Il n'a plus que cela à la bouche ! Et toujours fourré avec notre soi-disant spécialiste maison : mon cher Desclozes, pourquoi on n'expérimenterait pas une combinaison 14-53 ? Et si on réservait un lot article 15 dans le prochain programme de marchés de travaux ? Gnagnagni gnagnagna…. » « Il ferait mieux de mettre à plat nos formules de notation. Avec toutes les erreurs qu'elles comportent, ce sont de vrais nids à contentieux (lire notre article) », balance Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude, tout en mâchonnant ses carottes râpées. Vêtue d'un t-shirt et d'un jogging - elle est devenue fan de la course à pied en raison d'une surcharge pondérale des cuisses -, la juriste du service continue de tacler à hauteur de ménisque : « il devrait aussi s'inspirer de ce qui se passe à Toulon pour la sélection des offres. La mairie a complètement repensé la définition de ses critères techniques (lire notre article). Les nôtres pourraient être éligibles au programme de commémoration de la Grande Guerre. Et puis peut-être aussi réfléchir à l'impact pour son équipe du processus de simplification des candidatures enclenché par les directives 2014. Cela va peut-être soulager les soumissionnaires, mais pour nous autres, cela occasionnera plus de boulot, je vous le garantis (lire le commentaire). » Bon allez, il est temps de changer de chaîne. A la semaine prochaine, peut-être...