Judas nana

  • 31/03/2017
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A l’heure où l’on se plante allègrement des couteaux crantés dans le dos, où les peaux de banane s’agglutinent au point qu’il faille songer à chausser des crampons avant de marcher dans la rue, où les planches sont savonnées quotidiennement, au moment où les #félon et #renégat font un tabac sur les réseaux sociaux, au moins notre journal n’aura pas joué les faux jetons, annonçant aussitôt après son intervention que Jean Maïa, directeur des affaires juridiques des ministères financiers, qui a distillé des infos sur le code de la commande publique, a promis la sortie d’une brochette de textes pour avril, autrement dit dans pas longtemps (lire notre article). Loin de renier certaines avancées de la réforme de 2015-2016, Vincent Mahé, secrétaire général du groupe SNI, laisse toutefois entendre que l’esprit de la simplification qui la gouvernait ne s’est pas encore traduit dans les faits (lire notre article). Fidèle à sa ligne de conduite, la CPME continue inlassablement de défendre les intérêts des petites entreprises confrontées aux marchés publics. Son vice-président, Frédéric Grivot, loin de se parjurer, défend l’automatisation des intérêts moratoires et le nantissement des créances publiques auprès des organismes sociaux (lire notre article). Il sera ravi d’apprendre que deux TPE du secteur de l’alimentation sont capables de fournir un mastodonte comme UniHA (lire notre article). Le Conseil d’Etat ne se renie pas non plus : pour avoir droit au paiement direct, le sous-traitant doit transmettre sa demande au titulaire du marché. Le rapporteur public, Gilles Pellissier, a invité les sages du Palais Royal à sanctionner une cour administrative d’appel qui avait fait de cette condition une simple faculté (lire notre article). Et ce n’est point fourberie que de déclarer que bon nombre d’acheteurs n’ont pas compris un traître mot de la finalité de la procédure concurrentielle avec négociation. Cette nouvelle venue s’avère pourtant adaptée aux particularités des marchés informatiques, à en croire l’avocat François Jouanneau (lire notre article). Bon allez, je vous laisse, c’est l’heure de la sortie de mes deux animaux de compagnie : Brutus et Ganelon, deux faux frères issus de la même portée. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot