Le Médiateur des entreprises veut tirer les enseignements du « tsunami 2020 »

  • 03/02/2021
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Pierre Pelouzet, Médiateur national des entreprises, et Nicolas Mohr, directeur général de la Médiation, présentent le bilan d’activité 2020 du Médiateur des entreprises. Le volume des différends dans le cadre de la commande publique et passé de 259 cas en 2019 à 411.

 

Dialogue et la médiation sont devenus une valeur refuge

Plus de 9 600 sollicitations et demandes de médiations ont été reçues et gérées par les équipes du Médiateur des entreprises en 2020 : 6 075 sollicitations (réponses personnalisées aux demandes d’information, orientations vers des dispositifs tiers ou préparation à la médiation) et 3 540 demandes de médiations. Au total, cela représente selon Pierre Pelouzet un volume 4 fois supérieur à celui de 2019. Une hausse évidemment en lien direct avec la crise économique provoquée par l’épidémie de la Covid-19. « Un tsunami ! C’est énorme » ! explique Pierre Pelouzet. Mais il vaut y voir un bon signe : le dialogue et la médiation sont devenus une valeur refuge.
 
 

Rien n’empêche de payer plus tôt. La sortie de crise passera par l’afflux de trésorerie des entreprises ! 

Un bon point pour le secteur public


Dans plus de 50 % des cas, ce sont les conditions de paiement qui arrivent en tête des problématiques traitées, et plus particulièrement les tensions liées aux délais de paiement. Mais le secteur public a bien mieux tenu le choc en matière de délais de paiement (400 saisines).
Bien mieux que le secteur privé, note le Médiateur des entreprises. Le volume des différends dans le cadre de la commande publique a augmenté en 2020 dans une moindre mesure pour atteindre 411 cas, contre 259 en 2019.
Pierre Pelouzet n’a cependant de cesse de marteler son appel au respect a minima des délais de paiement : « Rien n’empêche de payer plus tôt. La sortie de crise passera par l’afflux de trésorerie des entreprises ! Nous nous en sortirons pas si nous retournons à nos comportements précédents (avances, délais de paiements) ».


Les labels décernés représentent une masse d’achat considérable. Mais ne concernent qu’une cinquantaine d’acteurs. Il faut continuer ! 

L’économie responsable, cette autre clé de sortie de crise


En cette année particulière, le Médiateur des entreprises a été missionné par la loi Anti-gaspillage et économie circulaire (loi AGEC) dans l’accompagnement des filières de recyclage. Et a été également missionné sur le développement du Label Relations fournisseurs et achats responsables. La loi du 10 février 2020 anti-gaspillage et économie circulaire dite "loi AGEC" prévoit une expérimentation de médiation pour 3 ans afin d’améliorer les relations et résoudre les différends éventuels au sein des filières soumises au principe " de responsabilité élargie du producteur" (REP).

« L’économie responsable, c’est une clé de sortie de crise », considère Pelouzet. Fin novembre, le Médiateur des entreprises a été missionné par Olivia Grégoire, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, pour accroître le développement du label RFAR. Le Médiateur des entreprises est en cours de rédaction d’un rapport notamment pour mettre renforcer la labellisation et "mettre en avant ceux qui font bien". « Les labels décernés représentent une masse d’achat considérable. Mais ils ne concernent qu’une cinquantaine d’acteurs. Il faut continuer ! » explique Pierre Pelouzet.
Ce rapport devrait être remis à la Secrétaire d’Etat courant février.

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