Sur le front de la négociation, il vaut mieux éviter de sortir de la tranchée la fleur au fusil et les bandes molletières au vent. Une procédure a pris un obus de plein fouet, éparpillée au motif que la personne publique avait initié une phase de négociations avec les candidats, alors même que son RC ne prévoyait pas la possibilité de recourir à cette faculté (lire notre article). Ce n'est pas encore la grosse Bertha, puisque c'est du calibre tribunal administratif, mais, aux dires de deux avocats experts de la commande publique, la formule « je me réserve le droit de négocier » ressemble de plus en plus à une gueule cassée. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer (de Verdun). On peut fraterniser sans mettre la crosse en l'air. L'Association des maires de France et la Fédération française du bâtiment ont décrété la mobilisation générale contre les prix anormalement bas et signé une charte de sensibilisation, accompagnée d'un questionnaire-type pour détecter les tentatives de dumping. Les Joffre tout pour presque rien n'ont qu'à bien se tenir (lire notre article). Constructeur du célèbre char FT-17, Renault a emporté le lot le plus important du marché groupé d'engins électriques coordonné par l'UGAP. En revanche, comme au Chemin des dames, il faudra repartir à l'assaut pour le lot des véhicules particuliers, déclaré sans suite (lire notre article). Dans les guitounes, les bleuets de la commande publique lisent « achat public, mode d'emploi ». Et ce n'est pas du bourrage de crâne (lire notre invité du jeudi). Cependant c'est surtout la rubrique juridique du Crapouillot qui demeure très prisée ou qui fait un tabac, c'est selon. Cette semaine, on peut y lire par exemple que la pondération reste la règle s'agissant des critères (lire notre info). Ou que pour bénéficier d'une indemnisation en cas de sujétions techniques imprévues, il faut impérativement que deux conditions (caractère exceptionnel et bouleversement économique du contrat) soient réunies. Sinon peau de balle (lire notre info). Bon allez, je ne vais pas vous saper le moral mais la relève arrive, je quitte la ligne : trois jours de perm' à l'arrière. Adieu la vie, adieu l'amour, adieu toutes les femmes, c'est bien fini, c'est pour toujours, de cette guerre infâme. A la semaine prochaine. Et n'oubliez pas d'aller fleurir la tombe de l'acheteur inconnu.

Jean-Marc Binot (miraculé de la Marne)

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