Nice distinguée pour son Observatoire des prix

  • 25/11/2010
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L’observatoire des prix, créé par la ville et la communauté urbaine (CU) de Nice Côte d’Azur, a reçu le 2ème prix des Trophées de la commande publique, dans la catégorie « performance économique de l’achat ». Philippe Pradal, conseiller municipal subdélégué aux finances et aux comptes publics, nous explique en détail la genèse de ce projet et le rôle de l’Observatoire qui s’inscrit dans une démarche générale de stratégie d’achat et n'est pas simplement un outil de cost killing.

Pour la ville de Nice et la CU de Nice Côte d’Azur, 2010 est sans conteste l’année du changement en matière de commande publique. La fonction achat de la collectivité et de l’établissement intercommunal a été mutualisée, deux nouvelles directions adjointes – celle de l’achat et celle du suivi et de l’Exécution des marchés – ont été créées, et, the last but not the least, un Observatoire des prix a été mis sur pied au sein de la direction adjointe de l’achat. De quoi s’agit-il exactement ? « Il s’agit d’un outil de mesure de notre politique achat qui analyse le prix de nos acquisitions dans onze segments d’achats et les compare avec ceux d’autres collectivités qui veulent bien nous communiquer leurs données », explique Philippe Pradal, le conseiller municipal subdélégué aux finances et aux comptes publics et par ailleurs le « monsieur antigaspi » niçois. « L’Observatoire des prix incarne la volonté politique de Christian Estrosi et de son équipe. En arrivant à la mairie, ils ont souhaité s’interroger sur la qualité des dépenses publiques de Nice et de Nice Côte d’Azur », ajoute-t-il. L'outil a pour vocation d’offrir un recensement des prix et ainsi permettre l’élaboration d’une bibliothèque des prix par segment d’achats. « L’Observatoire devrait nous aider à affiner l’évaluation financière des appels d’offres et à mieux négocier nos MAPA. »


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Mr Estrosi, maire de Nice et Mme Ouaknine, adjointe au maire recevant le prix de la Communauté Urbaine de Nice.

Diffusion des résultats aux autres collectivités

Qui dit études comparatives, dit communication et échanges de données et de bonnes pratiques entre collectivités. Pour ce faire, un courrier, signé par Christian Estrosi, a officiellement annoncé l’installation de l’Observatoire aux villes françaises de plus de 100 000 habitants et aux communautés urbaines, afin de pouvoir comparer les prix entre collectivités comparables. « Nous avons déjà reçu une réponse positive de Boulogne-Billancourt, Le Havre, Caen, Rouen, Villeurbanne, la CU de Bordeaux, Brest, Cherbourg, Le Mans, Nantes et Dunkerque, sans oublier le conseil général des Alpes-Maritimes et l’OPHLM de Nice, précise Philippe Pradal. Nous nous sommes engagés à communiquer les résultats à tous ceux que nous avons contactés, même s’ils ne nous ont pas répondu. Du coup, certains se sont manifestés une fois les résultats transmis et vont collaborer avec nous. Ce devrait être notamment le cas avec Lyon. » Un audit effectué par un cabinet externe a permis à la direction adjointe achat de définir les segments d’achats les plus pertinents. « La première analyse a porté sur les fournitures de bureau. Elle est maintenant terminée. Les autres ne sont pas encore finalisées. Mais celles sur les espaces verts et les mobiliers de bureau sont quasiment finies », commente l’élu.

Pas de cost killing

Pour chacune des études menées, le service analyse au minimum dix cas comparables : « Il faut avoir en main des volumes et des allotissements similaires pour pouvoir effectuer la comparaison. Le dispositif nous a permis d’évaluer le coût de l’introduction des critères de développement durable par rapport à des marchés similaires qui ne l’avaient pas pris en compte. Le travail de l’Observatoire nous a également poussés à systématiser l’examen des conditions financières des marchés publics lors de leur renouvellement. La comparaison des données nous a déjà amenés à ne pas reconduire certains d’entre eux au profit d’une relance du marché. Nous l’avons fait pour la signalétique et la serrurerie et obtenu des prix beaucoup plus intéressants à qualité équivalente ». Le conseiller municipal tient cependant à souligner que les résultats de l’Observatoire ne sont pas là pour faire du « cost killing », mais pour savoir « à combien on achète et avec quelles qualité ». Un agent a été recruté pour analyser la composition structurelle des prix. Il est accompagné de trois autres personnes qui, grâce à la mutualisation de la fonction achat de la ville et de la communauté urbaine, ont pu dégager une partie de leur temps pour participer à l’Observatoire. L’initiative, qui est semble-t-il, inédite dans le monde territorial, est vouée à perdurer: « L’Observatoire n’est pas une structure isolée. Elle fait partie intégrante de la direction adjointe achat et constitue l’un de ses outils de travail, avec la cartographie des achats et le sourcing des fournisseurs », conclut Alain Pradal.

Voir aussi le site des trophées de la commande publique.