La lettre d'achatpublic.info n°384

  • 04/11/2011
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Mont Olympe, fin de matinée, à l'heure de l'ouzo. Pendant que Poséidon fourbit avec soin son trident et qu'Artémis recorde son arc, Zeus se maudit intérieurement d'avoir enlevé Europe. Il vient d'apprendre que la Commission a écharpé le marché informatique de la Sécurité sociale grecque doté de critères un peu trop protectionnistes à son goût (lire notre info). « Déjà dans la moussaka jusqu'au cou faute de liquide, les acheteurs hellènes vont bientôt boire la ciguë », ricane Dyonisos, légèrement éméché. Coiffé d'un pétase neuf, Hermès arrive, porteur des dernières nouvelles. Zeus craint l'épire. En fait non, puisque le Conseil d'Etat vient de valider le recours au marché global. « Une colonie phocéenne, le département des Bouches-du-Rhône, a été capable de montrer que la technique, avec une baisse du prix de 66%, se révèle moins coûteuse que l'allotissement », explique le messager des dieux (lire notre article). « Côté TA, j'ai un refus de faire droit à une demande d'annulation de marché, au motif que la méthode de notation des prix retenue ne crée pas une distorsion excessive entre les écarts de points attribués et les écarts de prix » (lire notre article). « Je m'y perds dans ce dédale », dénigre Athéna, pas très chouette. « Sinon, il y a de la doctrine intéressante ces temps-ci ?», interroge Thémis. Hermès farfouille dans son sac dernier cri : « oui, j'ai deux exégèses, celle de l'avocat Julien Brulas, du cabinet Adamas, concernant la durée de validité des offres et des conséquences économiques pour les candidats (lire notre commentaire), et l'autre, d'Alain Ménéménis au sujet de la décision du Conseil d'Etat « président du Sénat » qu'il interprète comme posant une limite de principe à la négociation, en tout cas au rôle que le pouvoir adjudicateur peut y tenir. Selon lui, la décision paraît en effet exclure que le pouvoir adjudicateur puisse, à la faveur de la négociation, inviter des candidats ayant présenté une offre inacceptable ou irrégulière à la « régulariser » (lire la chronique). J'ai aussi deux autres avocats, Franck Lepron et Laurent-Xavier Simonel, qui mettent en lumière les imperfections de la loi Warsmann sur le seuil à 15 000 euros » (lire l'invité du jeudi). L'enclume sous le bras, Héphaïstos annonce qu'il vient de forger une charte déontologique pour un client dénommé Vosgelis : « contrairement à d'autres guides, l'organisme n'est pas entré dans le détail, préférant en appeler à l'intelligence de ses équipes, notamment dans leurs relations avec les fournisseurs. C'est une sorte de cadre comportemental pour les salariés. Alors, je l'ai baptisé êthikê » (lire notre article). Hellas, trois fois hellas, Cronos vient de me signifier que c'était le terme de ce divin édito un peu mytho. A la semaine prochaine.

Jean-Marc Binot (sans perséphone portable)

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