La lettre d'achatpublic.info n°396

  • 27/01/2012
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Mardi gras, ce n’est que dans un mois. Cependant, il y a déjà foule au bal masqué (ohé ohé) de la commande publique. Travesti en « chantier fictif», Eric Lanzarone nous fait découvrir les dessous de cette méthode de comparaison des offres pour les marchés de travaux : quel est l’intérêt de la formule, comment la mettre en œuvre, et comment les magistrats appréhendent cette procédure digne de Fantômas (lire notre invité du jeudi). Près de l’orchestre, un acheteur public accoutré en Anonymous, vengeur masqué des temps modernes, promet un « défaçage » en règle du site du Conseil d’Etat. Les juges suprêmes ont sanctionné une collectivité qui avait écarté une candidature au motif que l’entreprise ne présentait pas une qualification particulière alors même que le fournisseur avait fourni de nombreuses références et certificats de capacité pour des prestations analogues (lire notre article). Au buffet, il y a du barouf dans le potage, dirait Mandryka, père du célèbre concombre aux traits cachés. Deux avocats, l’un en Zorro, l’autre en Batman, s’empoignent au sujet d’une ordonnance : un critère prix à 80% n'est pas contraire à l'article 53 du CMP et une personne publique n’a pas l’obligation de déclencher l’article 55 si elle ne rejette pas l’offre comportant le prix le plus bas. Sidéré par la décision, le défenseur de l’entreprise évincée crie au loup (lire notre article). Pourtant bien camouflé, le ministère de la Défense n’est pas resté longtemps incognito. Sa politique d’achat durable, avec ses programmes d’armement éco-conçus et sa volonté de généraliser les clauses sociales via une convention avec la Maison de l’emploi de Paris, est trop voyante (lire notre article). Au centre de la piste, les accessoires d’acheteur performant de la Seine-Saint-Denis - nouveau logiciel de gestion, démarché qualité, nouveau guide de procédure et note sur la déontologie – cristallisent les regards (lire notre article). A ses côtés, le Grand Dijon, déguisé en château d’eau, fait aussi sensation grâce à un costume taillé sur mesure et négocié auprès de la Lyonnaise (lire notre article). Plus loin, deux convives, grimés en DC1 et DC3, repartent au vestiaire dépités. On vient de les prévenir qu’ils pourront bientôt changer de défroques. La DAJ envisage de modifier ces formulaires, trop orientés « papier » à son goût (lire notre info). Bon allez, mettons un terme à ce carnaval, mon téléphone sonne et c’est encore un appel masqué. Rendez-vous semaine prochaine, cette fois à visage découvert.

Jean-Marc Binot

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