
Enquêtes et surveillance stratégiques
"La méfiance est toujours pour moi une des formes de l'intelligence. La confiance, une des formes de la bêtise"
Paul Léautaud
La semaine dernière (relire "Juridique, économique… et bientôt « bienveillante », voici la nouvelle commande publique !") nous nous interrogions sur cette nouvelle façon de présenter les efforts à mener en vue de la relance de l’économie, via la commande publique. "La bienveillance" envers vos fournisseurs.... Un excès d’angélisme ? Pas tout à fait. "Bienveillance" et "compréhension" ne signifient pas naïveté ou confiance aveugle....
Comme un ressac, nous publions cette semaine deux enquêtes qui montrent que la stratégie achat, qui prend son essor en tant que pratique des acheteurs publics, permet aussi de surveiller ses futurs cocontractants. La crise de la Covid-19 a particulièrement mis en lumière la nécessité de prêter attention à la chaîne d’approvisionnement (supply chain) de ses fournisseurs et prestataires (lire "Astuces pour vérifier la supply chain des candidats à un marché public"). L’enjeu est de taille : il suffit de se remémorer le pathètique approvisionnement en masques. Il s'étend même jusqu'au champ de la responsabilité de l’acheteur : « En cas de rupture d’une chaîne logistique qui était pourtant prévisible, l’acheteur sera fautif d’un manque d’attention sur la qualité du service au moment de l’attribution du contrat ».
Paul Léautaud
La semaine dernière (relire "Juridique, économique… et bientôt « bienveillante », voici la nouvelle commande publique !") nous nous interrogions sur cette nouvelle façon de présenter les efforts à mener en vue de la relance de l’économie, via la commande publique. "La bienveillance" envers vos fournisseurs.... Un excès d’angélisme ? Pas tout à fait. "Bienveillance" et "compréhension" ne signifient pas naïveté ou confiance aveugle....
Comme un ressac, nous publions cette semaine deux enquêtes qui montrent que la stratégie achat, qui prend son essor en tant que pratique des acheteurs publics, permet aussi de surveiller ses futurs cocontractants. La crise de la Covid-19 a particulièrement mis en lumière la nécessité de prêter attention à la chaîne d’approvisionnement (supply chain) de ses fournisseurs et prestataires (lire "Astuces pour vérifier la supply chain des candidats à un marché public"). L’enjeu est de taille : il suffit de se remémorer le pathètique approvisionnement en masques. Il s'étend même jusqu'au champ de la responsabilité de l’acheteur : « En cas de rupture d’une chaîne logistique qui était pourtant prévisible, l’acheteur sera fautif d’un manque d’attention sur la qualité du service au moment de l’attribution du contrat ».
Enquête marketing ou marketing d'enquête ?
Autre mode de contrôle indirect, très en amont, de ses fournisseurs et prestataires : le marketing achat. Là encore, c’est une technique d’achat que les acheteurs publics sont appelés à s’approprier. Un outil plus riche qu’il n’y paraît : le marketing achat englobe bien d’autres techniques et méthodes que le seul sourcing : étude de marché, veille et benchmark, Request For Information (RFI)… (lire "Du sourcing à l’étude de marché : optimisation du marché public par le marketing achat").
Les informations recueillies vont permettre à l’acheteur de comprendre la structure financière des acteurs et leurs capacités techniques et de production, et d'appréhender les contraintes liées aux importations et exportations. « Mais le plus important, c’est qu’il aura un aperçu des avantages et des risques de recourir à tel fournisseur ».
Le mot est lâché ! Ce faisant, on met de coté la distinction entre « sélection des candidatures" et « sélection des offres »…. A vouloir éliminer tout risque dans l’exécution du marché, ne risque-t-on pas de mettre à mal certains principes du droit de la commande publique ?
Les informations recueillies vont permettre à l’acheteur de comprendre la structure financière des acteurs et leurs capacités techniques et de production, et d'appréhender les contraintes liées aux importations et exportations. « Mais le plus important, c’est qu’il aura un aperçu des avantages et des risques de recourir à tel fournisseur ».
Le mot est lâché ! Ce faisant, on met de coté la distinction entre « sélection des candidatures" et « sélection des offres »…. A vouloir éliminer tout risque dans l’exécution du marché, ne risque-t-on pas de mettre à mal certains principes du droit de la commande publique ?
Clauses de localisme (et oui !)
"Là n’est pas le problème", pourrait répondre à la question Alain Lambert. Selon le Président du Conseil national d’évaluation des normes (CNEN), aujourd’hui, c’est plutôt l’obsession de légalité qui ne permet plus de choisir « l’offre la plus avantageuse » (lire sa tribune "Des mesures concrètes pour une rupture totale avec les dogmes de la commande publique"). Un appel au réalisme : l’impulsion nouvelle à donner à la commande publique doit provoquer une rupture avec la défiance régnante grâce à l’instauration de nouveaux critères d’attribution favorisant le développement durable. Pour Alain Lambert, il n’a y pas de contradiction : on peut renforcer des critères favorisant les circuits courts ou le sourcing permettant à l’acheteur de mieux connaître son territoire et ses producteurs. « De telles exigences renforcées, ne seraient pas contraires à la concurrence dès lors qu’elles stimuleraient l’offre de nombreux producteurs locaux !»
Alain Lambert considère que cette orientation doit même aller au-delà de l’alimentation « Ce qui ne semble plus faire l’objet de débat pour la production agricole doit pouvoir être étendu à l’artisanat du territoire qui répond aux mêmes objectifs de développement durable »
Une attente qui pourrait être comblée : la nomination d’Alain Grevet en tant que ministre délégué aux PME n’est pas anodite ! (relire "Et votre ministre "Commande publique" est …"). Il était président, depuis janvier 2017 de l’Union des entreprises de proximité...
Alain Lambert considère que cette orientation doit même aller au-delà de l’alimentation « Ce qui ne semble plus faire l’objet de débat pour la production agricole doit pouvoir être étendu à l’artisanat du territoire qui répond aux mêmes objectifs de développement durable »
Une attente qui pourrait être comblée : la nomination d’Alain Grevet en tant que ministre délégué aux PME n’est pas anodite ! (relire "Et votre ministre "Commande publique" est …"). Il était président, depuis janvier 2017 de l’Union des entreprises de proximité...
Jean-Marc Joannès


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