« La qualité environnementale d’un bâtiment correspond aux caractéristiques de celui-ci, de ses équipements et du reste de la parcelle, qui lui confèrent une aptitude à satisfaire les besoins des impacts sur l’environnement extérieur et la création d’un environnement sain et confortable » (1). Cette définition donnée par l’association HQE  (2) est considérée comme formelle. Une seconde définition, tournée vers l’action, existe également. Elle constitue une utile clarification et une mise en ordre opérationnelle des exigences classées en 14 cibles, divisées en 2 domaines (« maîtrise des impacts sur l’environnement extérieur » et « création d’un environnement intérieur satisfaisant ») et 4 familles (« l’éco-construction », « l’éco-gestion », les cibles liés au confort et celles liées à la santé. L’objectif premier de la démarche HQE n’est pas la certification des bâtiments, mais plutôt la promotion d’une démarche volontaire et partagée entre les différents acteurs. Cette démarche n’est à ce jour ni un label, ni une norme, ni une réglementation. C’est une approche multi acteurs, évolutive, appliquée par des maîtres d’ouvrage volontaires et visant des exigences complémentaires : la maîtrise des impacts d’un bâtiment sur son environnement extérieur, la préservation des ressources naturelles, et la création d’un environnement intérieur sain et confortable pour les utilisateurs.

Intégration de la HQE dans le processus de la commande publique

La démarche HQE n’est pourtant pas encore ce que l’on peut qualifier une pratique courante. Une certaine confusion règne quand à son intégration dans le processus de la commande publique et notamment dans le fonctionnement avec les maîtres d’ouvrage. Il parait encore difficile de définir les objectifs et les moyens de réaliser une telle démarche. La MIQCP recommande que le conseil « HQE » soit porté par les partenaires classiques, de préférence l’équipe de programmation et à défaut le mandataire ou le conducteur d’opération. La maîtrise d’ouvrage devra définir le plus clairement possible le rôle de chacun et son champ d’intervention. Le triangle maître d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, entreprise, n’est généralement aucunement modifié par la démarche HQE. Les études de programmation sont une phase décisive pour la réussite. Elles sont censées aider la maîtrise d’ouvrage à clarifier ses objectifs, préciser ses besoins, afin de maîtriser la commande architecturale, sa réalisation de gestion, ceci en réponse à un besoin de service public. La MIQCP et les professionnels de la programmation s’accordent sur une démarche en deux étapes distinctes : des études pré-opérationnelles (axées sur la définition du projet de service public dans tous ses aspects, dans son opportunité et sa faisabilité) et des études opérationnelles (servant à définir l’ensemble des éléments nécessaires aux études de conception).

Il existe aujourd’hui de nombreux exemples de bâtiment construit suivant une démarche HQE. Pour exemples :le lycée Léonard de Vinci de Calais, suivant une opération de construction-réalisation sur une SHON (surface hors œuvres nettes) de 22 000 m2 comprenant une éolienne de 135 kw, un héliopac ® (système de production d’eau chaude grâce à des capteurs solaires), des photopiles (appareils transformant la lumière en courant électrique) pour la région Nord pas de Calais (3) ; la bibliothèque universitaire de Reims en région Champagne-Ardenne dont l’équipe de maîtrise d’œuvre s’est focalisée sur les consommations d’énergie, le confort visuel, le confort thermique sans climatisation ; la restructuration-extension de l’école de la Tour de Salvagny pour la commune, dont le volet HQE du programme mettait l’accent sur la solarisation du bâtiment, les consommations d’énergie très faibles, le confort d’été et l’éclairage naturel, la construction du lycée de Neuville en Rhône-Alpes ou encore un exemple atypique puisque réalisé dans une très petite commune, la construction de l’école de Saint-Hilaire le Chatel (4)… D’autres projets verront bientôt le jour car la démarche HQE semble dorénavant bien inscrite dans les objectifs de la commande publique avec l’idée du développement durable.


(1) Cette description s’inscrit dans une définition « normative » de la qualité selon la norme ISO NF EN 84.02
(2) site de l’association HQE : www.assohqe.org/
(3) exemples de réalisations HQE :Sidoroff_HQE_exemples.pdf
(4) L’exemple de Saint Hilaire le Chatel : www.assohqe.org/temoignages.php