Rennes récompensée pour sa politique globale d’aires de jeux

  • 02/01/2006
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Pour sa 1ère édition, le prix de la ville ludique a récompensé Rennes, dans la catégorie des villes de plus de 50 000 habitants, pour la richesse et la diversité de son offre qui compte 355 aires de jeux et 1282 installations. L’achat d’espaces ludiques fait systématiquement l’objet d’une concertation avec les habitants et repose sur un binôme d’acheteurs composé d’un technicien et d’un administratif. La procédure la plus courante est le MAPA. Quant à la maintenance, elle est assurée par le très gros service des espaces verts de la ville. Une formation spécifique est donnée aux agents responsables des contrôles.Avec 355 aires de jeux correspondant à 1282 installations, la ville de Rennes n’a pas à rougir de son taux d’équipement. Elle a d’ailleurs été récompensée du prix de la ville ludique, dans la catégorie des villes de plus de 50 000 habitants, pour la richesse et la diversité de son offre qui permet de toucher toutes les catégories de population. Ce prix, qui a été décerné pour la toute première fois lors du dernier salon des maires, est en effet destiné à distinguer les villes ayant mis en place une politique globale d’aires de jeux pertinente. Dans la capitale bretonne, les besoins en jeux sont systématiquement pris en compte dans le programme d’aménagement des espaces publics. L’implantation des équipements fait l’objet d’une profonde réflexion en amont, en concertation avec les habitants. Cette concertation est parfois poussée jusqu’à la réalisation d’une enquête sociologique permettant de savoir avec précision quels seront les usagers amenés à fréquenter l’espace à réaménager (le nombre d’enfants, la répartition des âges, les immeubles où les enfants sont les plus nombreux, etc.). Les montants des opérations d’aménagement ou de requalification d’espaces publics sont inclus dans les enveloppes d’opérations qui peuvent intégrer plus largement la voierie, les espaces verts, l’éclairage public. Aucun pourcentage de celles-ci n'est explicitement affecté aux aires de jeux. C’est le programme puis le projet qui, au sein d’une enveloppe d’opérations, déterminent la réalisation et non l’inverse : « il n’y a pas de prix moyen pour une aire de jeu à Rennes. Du programme d’aménagement définissant les besoins en jeux découle l’enveloppe budgétaire nécessaire pour le faire », résume Eric Lechevallier, technicien territorial.Un technicien et un agent administratif associés pour l’achat d’aires de jeuxS’agissant des aménagements d'aires de jeux nouvelles ou des réaménagements d'aires de jeux existantes, les procédures d'achat mises en oeuvre se fondent sur la notion d'opération. Par conséquent, chaque nouveau site fait l'objet d'une procédure spécifique. Il s’agit généralement de marché à procédure adaptée », indique l’agent. Dans tous les cas, un binôme d’acheteurs, associant un technicien et un administratif, est constitué pour mener à bien la commande. La valeur technique des offres est systématiquement le premier critère de choix. L'appréciation de ce critère se fonde sur une note technique exigée de la part de chaque candidat qui comprend les éléments suivants : descriptif détaillé des jeux proposés (photo, fonctions ludiques, dimensions, matériaux, notice de montage...), descriptif et références des pièces détachées, délai de livraison, les postes et la durée de garantie. Lorsque le sol amortissant est réalisé par une entreprise, cette note technique est complétée avec des renseignements sur l'organisation du chantier (moyens humains et matériels mobilisés, délai d'exécution). Le prix constitue le deuxième critère de sélection sur la base d'un détail quantitatif et estimatif précis correspondant aux prestations à réaliser. A titre indicatif, la ville de Rennes compte aujourd’hui une douzaine de fournisseurs et 314 références de jeux différentes.Marché d’approvisionnement à bons de commande en multi attribution envisagéAu cours du 1er trimestre 2006, la municipalité envisage de lancer une procédure portant sur des marchés d'approvisionnement pour les jeux sur ressort et les petites structures, afin d'assurer un approvisionnement continu pour des besoins difficilement programmables. « Une procédure de marché à bons de commandes, avec mini et maxi, faisant l'objet d'une multi attribution (3 lots ayant le même objet avec les mêmes montants financiers attribués à 3 fournisseurs différents) est pour le moment envisagée », mentionne Eric Lechevallier. « Ces dispositions sont conformes à l'article 71-III du code des marchés publics actuels et l’on peut penser que le nouveau code annoncé pour janvier ne remettra pas en cause cette possibilité », ajoute-t-il. Compte tenu de l'impossibilité de fixer précisément la nature et l'étendue des besoins, les offres seront analysées et comparées sur la base d'une commande fictive représentative de besoins potentiels. C'est la proposition de l'entreprise correspondant à cette commande fictive qui sera passée au crible des critères de jugement suivants : critère n°1 : valeur technique de l'offre sur la base d'une note technique assez proche de celle décrite ci-dessus ; critère n°2 : prix (des jeux et des pièces détachées) ; critère n°3 : degré de couverture de la commande fictive.Maintenance en régieFait notable, la maintenance des aires de jeux est assurée en régie à Rennes. « La ville dispose d’un énorme service des espaces verts. Il comprend 400 personnes et 35 équipes qui travaillent chacune sur un périmètre spécifique », explique Eric Lechevallier. De ce fait, la commune peut se permettre de prendre en charge elle-même cette activité. Dans le cadre d’une procédure écrite, conforme à la réglementation et après une formation spécifique, les agents de maintenance, les agents de maîtrise et les techniciens assurent les opérations de contrôle : « en régie, nous avons plus de souplesse pour le faire », ajoute l’agent. La surveillance visuelle est assurée par les jardiniers qui l’intègrent dans leur travail quotidien. L’option retenue permet ainsi de responsabiliser chacun, d’avoir une culture globale de l’espace public et non limitée à telle ou telle tâche. Les travaux sont réalisés pour partie par une entreprise, pour partie en régie. La municipalité estime que ce principe garantit le maintien au sein des jardiniers d’une technicité permettant de faciliter la maintenance. La maintenance corrective est quant à elle assurée par la Direction des jardins qui possède une ligne budgétaire à cet effet, sur le budget de fonctionnement (20 000 €/an). Ce service possède également une enveloppe annuelle de 60 000 € pour répondre aux nécessités techniques ou aux demandes émanant des habitants. Ponctuellement, des enveloppes financières, issues des directions de quartier, peuvent être affectées à ces travaux. Entre 1997 et 2001, la collectivité a inscrit dans son budget d’investissement une somme de 1,2 M € pour mettre aux normes son parc de jeux : 445 jeux sur un total de 1460 ont été alors supprimés, 388 jeux neufs ont été installés. Un bel effort dignement récompensé cette année. Forte de l’intérêt que le prix de la ville ludique a suscité dès son lancement, la FIFAS, co-organisateur du prix avec le groupe Moniteur, a décidé de reconduire cette manifestation dès l’année prochaine et d’en faire un temps fort de ce secteur d’activité.Sandrine Dyckmans © achatpublic.com, le 02/01/2006