Dessiner les contours du métier de l’achat au sein du ministère

  • 31/01/2006
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Définir les contours du métier d’achat et proposer des plans de formation en adéquation pour l’ensemble de la Défense nationale, voilà la mission allouée au groupe de travail ressources humaines, piloté par le capitaine Alexis Koumbacheff, du service de santé des armées.Chef du bureau achats de la direction centrale du service de santé des armées (DCSSA), le capitaine Alexis Koumbacheff pilote le groupe de travail sur les ressources humaines et la professionnalisation de l’achat, auquel participent huit personnes, provenant d’organismes aussi divers que la Délégation générale pour l’armement (DGA), la Gendarmerie nationale ou le service des infrastructures de la Défense (SID). Son mandat : concevoir un référentiel commun pour la définition des métiers de l’achat et les plans de formations. Alexis Koumbacheff se veut humble : « on réinvente peut-être l’eau chaude, il y a sans doute des collectivités ou des ministères qui sont plus en avance que nous.» Le groupe ne part pas de zéro puisque l’armée de terre et l’armée de l’air ont déjà phosphoré sur la question. Le problème serait plutôt d’harmoniser les visions plutôt hétéroclites au sein du ministère où il n’existe pas d’acheteur type. Fonctions, appellations, missions, grades et statuts divergent d’une direction et d’une arme à une autre. Le poids de l’histoire et le mode d’organisation expliquent cette atomisation. « L’acheteur est compris de manière différente. Ici, il fera de la prospective sur les éventuels fournisseurs et sera capable de rédiger un marché basique. Là, il sera un spécialiste de la conception des pièces, du RC, de l’avis de publicité et des cahiers des charges. Ailleurs, comme à la DGA, il sera un chef de projet, chargé de coordonner le travail des différents acteurs de la commande. La perception est éclatée », constate le capitaine Koumbacheff.Un questionnaire pour mieux situer la place des acheteurs dans les processusC’est pourquoi le groupe de travail n’a pas cherché à déboucher à tout prix sur un vocabulaire commun, au risque de provoquer une foire d’empoigne. « On a choisi plutôt de prendre de la hauteur et de se mettre d’accord sur une architecture des procédures d’achat qui soit suffisamment universelle », poursuit l’officier de la DCSSA. Grâce à la Délégation générale pour l’armement, très en pointe sur le sujet, les membres du groupe sont rapidement tombés d’accord. « On a arrêté le processus d’achat et les phases qui le constituent. Nous identifions maintenant quelles les ressources affectées aux différentes tâches de ces étapes. Ce qui nous permettra de catégoriser le personnel par rapports aux fonctions, et de réussir à trouver un lexique d’emploi correspondant aux multiples organisations. En partant de cette base homogène, chacun doit retrouver sa population et pouvoir l’étiqueter. » Le groupe s’est attaqué à la rédaction d’un questionnaire qui sera transmis par le CGA aux 2000 acheteurs identifiés et répartis dans les services de la Défense. « Nous voulons savoir, de la manière la plus objective possible, comment ils interviennent dans le processus de la commande », poursuit le capitaine Koumbacheff dont le groupe planche également sur les plans de formations qu’il s’agit d’homogénéiser, au moins pour les achats non spécifiques. Le ministère envisage-t-il de créer son propre organisme de formation, à l’image de l’IGPDE pour les Finances ou de l’IFORE à l’Ecologie ? « Nous devons avant tout définir des programmes. La feuille de route ne prévoit pas pour l’instant de créer ce genre d’institut », affirme Alexandre Koumbacheff. Jean-Marc Binot © achatpublic.com, 01/02/2005