Sciences Po Bordeaux rempile dans les achats publics

  • 19/06/2007

Une deuxième session de la formation « maîtriser les achats publics » de l’IEP Bordeaux a débuté le 6 juin. Les participants du premier cursus qui s’est déroulé entre juillet 2006 et mars 2007 ne cachent pas leur satisfaction.

« Intéressante », « bien construite », les premiers participants à la formation « Maîtriser les achats publics », dispensée par l’Institut d’études politiques de Bordeaux, ne tarissent pas d’éloges. Ils ont suivi trente jours de cours entre juillet 2006 et mars 2007 et en sont ressortis « très contents. » La première session n’avait pas rencontré un franc succès : seulement quatre participants qui ont ainsi eu « pratiquement des cours particuliers ». La deuxième promotion, qui vient de commencer le 6 juin, compte huit acheteurs. « Nous ne dépasserons pas, de toute façon, le nombre de dix, prévient Christian Malbat, le directeur de la formation continue. Cela permet de créer des synergies et de suivre individuellement les participants. » Des petites modifications ont été apportées à cette seconde session. Trente jours, c’était long pour des professionnels ayant des obligations dans leur collectivité, même si « cela permet de créer un esprit de réseau » défend Vincent Bougoin, attaché d'administration hospitalière à la pharmacie du CHRU de Tours, sorti de la première promotion. Le cru 2007 ne comporte donc plus que 18 jours, soit 126 heures réparties en sept séquences de deux jours par mois, et s’étend de juin à décembre. « Nous ne pouvons pas faire de formation courte pour inculquer aux participants une culture de l’achat au sens économique du terme, justifie Christian Malbat. Quand ils arrivent, ils ne comprennent la commande publique qu’au sens de l’approvisionnement. Ils ne savent pas sélectionner les fournisseurs, négocier avec eux, etc. Pour cela il faut une formation longue. De plus, comme elle est validée par un diplôme de Sciences Po, il faut un minimum de jours. » Autre différence de taille, le prix. Il passe de 6800 euros par participant à 4500 euros. Non négligeable lorsqu’on sait que, pour la première promotion, sur quatre personnes, deux y ont investi leurs propres deniers.

Exercices de négociation

Autant dire que les candidats étaient motivés ! Qu’est-ce qui les a attiré dans le programme ? « Le côté théorique mais aussi et surtout le côté pratique. Nous avons fait des exercices de négociation avec des mises en scène, explique Vincent Bougoin. Puis il y a le fait que c’est un cycle diplômant. Enfin, il y a le nom de l’institution. Lors d’un entretien d’embauche, citer Sciences Po, c’est toujours mieux. Et puis, c’est stimulant de travailler dans les mêmes locaux que les étudiants. » Pour d’autres comme Mathieu Tanguy, acheteur au conseil général de Haute-Corse, « le nombre de formation correspondait exactement au nombre de jours de stages obligatoires à observer suite à la réussite au concours de rédacteur. » Pour Laurence Poujade, lauréate du concours d’attachée territoriale, en recherche d’emploi, c’était l’occasion de donner un nouveau souffle à sa carrière dans la fonction publique. La formation a d’ailleurs partiellement porté ses fruits : « Avant, j’envoyais des candidatures, je n’avais pas de réponse. Après la formation, j’avais des entretiens », explique la jeune femme. Mais cela ne lui a pas permis de trouver un emploi dans le secteur des achats publics, même après le stage pratique de quatre mois obligatoire. « Avoir fait cette formation n’est pas suffisant pour convaincre les collectivités, estime-t-elle. J’étais néophyte en achat public et j’ai besoin d’apprendre sur le terrain. Ce cursus s’adresse plus à des professionnels. Mais je suis très contente du contenu comme de la forme, c’était très intéressant. Dans l’esprit, cette formation répond à un besoin. » Les autres participants confirment. Mathieu Tanguy a apprécié « s’inspirer des méthodes du privé pour les adapter aux contraintes du public » et a « découvert les leviers de négociations possibles ». Autre aspect unanimement reconnu comme positif : l’organisation. « Nous avons été bien entourés », assure Laurence Poujade et « bien accompagnés », renchérit Vincent Bougoin. « Nous avions une secrétaire en charge de toute l’organisation. Il n’y a eu aucun loupé. » Seul petit bémol, l’inégale prestations des intervenants. Certains étaient « passionnants », d’autres n’ont pas répondu aux attentes. « Le système d’évaluation à la fin de chaque cours permet à l’institut de prendre en compte ces remarques », souligne Vincent Bougoin. La liste a depuis été modifiée.

Bénédicte Rallu © achatpublic.info, 20/06/2007

Lire notre article sur le précédent sujet :

Nouveau cycle diplômant achat public à Sciences Po Bordeaux
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