La ville de Montrouge équipée de mobilier urbain recyclé et recyclable

  • 01/12/2007

Le plastique recyclé comme alternative au bois. C'est ce que propose la société Plas-Eco qui conçoit du mobilier urbain composé de plastique issu du tri sélectif, lui-même recyclable. La ville de Montrouge, qui fait partie des communes séduites par ce concept, loue la solidité et la facilité d'entretien de cet équipement.

En matière de développement durable, la société Plas-Eco a creusé sa niche dans le secteur de l'aménagement et du mobilier urbain. Elle propose du matériel entièrement composé de plastique recyclé et recyclable : « Les matières utilisées pour nos équipements sont issues du tri sélectif et des déchets industriels. Nous les achetons aux sociétés de recyclage sous forme triée et broyée, puis nous faisons fabriquer des moules dans lesquels le plastique est fondu selon les formes que l'on souhaite. Nous pouvons l'assembler avec de la fonte, de la forge, de l'inox… », explique Gérard Porte, le gérant de Plas-Eco. « Nous utilisons chaque année 880 tonnes de plastique recyclé. Cela correspond au recyclage de plus de 50 millions de bouteilles par an ! », annonce-t-il fièrement. Un certain nombre de collectivités locales, parmi lesquelles Houilles, Lunéville, Asnières, Rouen, ou encore Thorigné-Fouillard, ont été séduites par ce concept écologique et assez novateur qui représente une alternative au bois. Stéphane Boudacher, responsable des espaces verts, des jeux et des clôtures à Montrouge (Hauts-de-Seine), est un vieux client de Plas-Eco. Il voit dans ce matériau plusieurs avantages : « Au-delà de la démarche développement durable, qui est importante pour une ville car elle se doit de montrer l'exemple, ce matériel est très solide et très facile d'entretien. Une fois installé, il n'est plus nécessaire de le traiter, contrairement au bois tendre qui doit être peint ou lazuré. Il suffit de passer un coup de propre dessus de temps en temps. La matière qui compose le mobilier étant très dense, elle se prête aux zones sensibles où les dégradations de matériel sont fréquentes. Le plastic recyclé est quasi inrayable et on ne peut pas l'éclater comme le bois. C'est très pratique », estime ce dernier.

Plus cher, mais plus solide

Selon le patron de Plas-Eco, le prix de son mobilier urbain est un peu plus onéreux que du bois classique tel que le pin, mais toutefois moins coûteux que du bois exotique. Ce que confirme Stéphane Boudacher : « Les équipements sont environ 15 à 20% plus chers à l'acquisition, mais cet investissement supplémentaire est amorti dans le temps car le mobilier est très solide et facile à entretenir. Les plots signalétiques posés dans les pelouses de la ville, par exemple, ont été commandés chez eux car c'est un matériel qui est très souvent dégradé. Nous l'avons acheté plus cher mais je suis certain qu'il tiendra davantage le coup. Les planches destinées à border les massifs fleuris et les arbustes ont également été achetés chez eux. Les planches donnent en général un joli rendu : le massif est nickel, il paraît propre quand il est bordé et on n'a pas besoin de le retailler régulièrement. On économise ainsi des heures de travail. Mais les planches en bois pourrissent et celles qui sont en métal s'oxydent. Avec le plastique recyclé, on évite ces désagréments. J'ai des planches qui ont été installées il y a déjà 10 ans et qui n'ont pas bougé », se réjouit Stéphane Boudacher. « Petit à petit, j'essaie de remplacer le mobilier actuel par du mobilier recyclé dans les espaces verts, les écoles, les crèches », poursuit le responsable des espaces verts.

Des couleurs qui s'améliorent

Seul inconvénient recensé selon lui : l'impossibilité de travailler sur un nuancier pour choisir la couleur de son choix. « Etant donné que la couleur est incluse dans la masse, on ne peut pas la modifier. Mais Plas-Eco a fait des efforts ces dernières années pour améliorer ses teintes. Ils proposent depuis peu une couleur sable très satisfaisante qui ressemble à s'y méprendre à du vrai bois », commente l'agent. Enfin, même si le bois constitue une essence noble et naturelle, Stéphane Boudacher regrette cependant que les prescripteurs ne puissent pas être toujours certains qu'ils sont issus de forêts gérés durablement. Par ailleurs, il estime que le bois exotique, très en vogue depuis quelques années, est parfois décevant car mal préparé et traité pour faire face aux agressions extérieures, alors que son prix est souvent supérieur à la moyenne. Dans le cadre des « recyclades » 2006, un événement biennal qui permet aux communes de sensibiliser leurs habitants au développement durable et au tri des emballages ménagers, la commune francilienne avait exposé durant les deux jours de manifestation un banc conçu par Plas-Eco comme exemple concret de ce qu'il est possible de faire avec du plastic recyclé.

Pour en savoir plus : www.plaseco.fr/