Acheteur privé : une place en or

  • 17/10/2008
partager :

Les acheteurs font partie des postes les mieux rémunérés de l’entreprise. La fonction achat a gagné ses galons d’activités les plus en pointe d’une société. Deux études relatives aux rémunérations dressent un état des lieux au moyen de grilles de salaires en fonction des postes occupés.

Combien gagne un acheteur dans le secteur privé ? Pour répondre à cette question, Michael Page International et Reed Business ont mené chacun de leur coté une enquête afin de dresser un panorama des salaires qui se pratiquent dans le monde de l’achat privé. Michael Page International a conduit pour la deuxième année consécutive et en partenariat avec la CDAF (Compagnie des Dirigeants et Acheteurs de France), une étude de fonctions et de rémunérations. « L’étude n’est pas exhaustive, nous ne traitons que de 23 fonctions. Mais il est possible d’avoir dans l’entreprise autant d’acheteurs qu’il y a de produits à acheter. Il faut que le montant en valeur soit suffisant pour justifier qu’un acheteur soit dédié à ce secteur. Il peut y avoir un nombre illimité de fonctions et de spécialités dans les achats », explique Florent Lebaupain, directeur de la division ADV, achats et logistiques chez Michael Page International. L’étude traite des fonctions les plus représentatives allant du directeur des achats groupe à l’acheteur en passant par le directeur des achats, le coordinateur ou le sourcing manager. Pour chacune des fonctions, une fiche détaille le rattachement hiérarchique, les responsabilités et le profil, les salaires indiqués sont composés des minima et des maxima et ne tiennent pas compte des éléments variables non individualisés ni des avantages en nature. « Nous avons mené cette enquête pour deux raisons. D’abord nous suivons de manière récurrente l’évolution des rémunérations de nos candidats. Nous souhaitons également promouvoir et normaliser le métier d’acheteur », explique Florent Lebaupain. De son coté, Reed Business a sondé 185 entreprises de toute taille, c’est-à-dire de 100 à plus de 500 salariés, de 17 secteurs d’activités (agroalimentaire, papier, bois, carton, informatique…). « Nous essayons de reconstituer une mini France pour avoir une photographie la plus exacte possible de ce qui se passe sur le terrain. L’enquête s’adresse principalement aux DRH, aux responsables de la rémunération, aux directeurs généraux ainsi qu’aux comités d’entreprise pour valider les budgets de masse salariale qui leur sont présentés », explique Claire Cabaret, chef de produit et éditeur du guide des salaires de Reed Business. Les sondés sont classés en quatre catégories : directeur, responsable, acheteur et assistant achat. « Nous étudions la rémunération fixe annuelle, le variable, le pourcentage de la partie variable par rapport au montant fixe, l’âge et l’ancienneté, le coefficient géographique, l’évolution de la rémunération », précise Claire Cabaret.

Combien valent les acteurs de l’achat en entreprise ?

Quelles sont les fourchettes de salaires pour les quatre grandes fonctions ? Un directeur des achats perçoit entre 56.540 € et 125.220 € par an selon l’étude menée par Reed Business, alors que selon l’enquête Michael Page International, la fourchette oscillerait entre 62.000€ (salaire minima pour un directeur dans le secteur agroalimentaire/cosmétique d’une société ayant entre 100 et 500 salariés) et 220.000 € (salaire maxima pour un directeur dans le secteur banque/assurances/immobilier d’une société ayant plus de 5000 salariés). Les missions d’un directeur consistent à définir la politique « achats » de l’entreprise, à fixer les objectifs d’économies annuelles et à mettre en œuvre cette politique. Le responsable qui participe à l’optimisation des achats, initie les appels d’offres, encadre et administre les équipes d’acheteurs et gère les stocks gagne entre 29.060 € et 87.100 € par an en moyenne (enquête Reed Business) ou entre 38.000€ et 120.000 € (étude Michael Page International : la rémunération varie en fonction du chiffre d’affaires, de l’effectif et de l’expérience). Entre 22.500 € et 74.410€ (enquête Reed Business) et entre 32.000€ et 86.000 € (étude Michael Page International), ce sont les chiffres relatifs à la rémunération d’un acheteur dont la fonction est de rechercher les meilleurs fournisseurs, analyser les propositions et de rendre compte des achats importants. Enfin le guide rédigé par Reed Business fait place à un quatrième poste celui d’assistant achat dont la fourchette salariale varie entre 16.970 € et 39.640 €. Outre le salaire fixe, il existe une part variable de rémunération qui peut ne pas être la même d’une société à l’autre. Les primes sont généralement assises sur les économies générées. Mais, il peut y avoir au sein de l’entreprise, une politique plus globale de qualité, de taux de service. « Dans ce cas, les primes seront moins importantes, puisqu’il faudra faire attention au coût, au délai, à la qualité globale, aux autres achats de l’entreprises. On tend vers une rémunération équilibrée de l’achat entre l’économie et un ensemble d’autres leviers », précise Florent Lebaupain. « Même si la prime est variable d’une entreprise à une autre, on peut dire qu’elle représente en moyenne 14% du fixe brut pour la catégorie Directeur, 12% pour la catégorie Responsable, 10% du fixe brut pour la catégorie Acheteur, 8% pour l’Assistant acheteur. Cette part peut avoisiner les 30% pour les parts variables les plus importantes constatées », souligne Claire Cabaret. Point noir au tableau : «En N–1, sur la population des acheteurs sondée, l’étude révèle une diminution globale de la rémunération de - 4% sur la partie fixe et de – 3% sur la partie variable alors que l’ancienneté a augmenté de 2 ans », précise-t-elle.

Une des trois fonctions les mieux rémunérées de l’entreprise

L’acheteur fait partie des trois fonctions les mieux rémunérées de l’entreprise. Florent Lebaupain nous explique les raisons de cette position. « Les acheteurs sont très demandés sur le marché. Ils sont âpres à la négociation. Ils savent se valoriser, leur métier c’est de négocier. S’ils se défendent mal, ils auront du mal à défendre l’entreprise. L’acheteur contribue en outre directement aux résultats de l’entreprise, aux économies générées. La performance est mesurée par rapport aux économies. Mais le danger serait de ne se fier qu’aux économies, il faut aussi regarder d’autres aspects. La rémunération évolue aussi en fonction de la taille de l’entreprise, du secteur d’activités. En effet, il existe des secteurs où les achats occupent une place stratégiques : par exemple dans le secteur automobile, où les achats représentent 75% du chiffre d’affaires. La stratégie, la criticité de l’achat dans l’entreprise influera sur les rémunérations ». On constate que la courbe d’évolution des salaires varie en fonction de l’expérience. « On peut dire que l’évolution de la rémunération ne se fait pas selon une croissance linaire mais plutôt selon une croissance en escaliers. Entre 0 et 3 ans d’expérience, le salaire de l’acheteur va connaitre une croissance rapide. Il va vite être supérieure à ceux des autres fonctions (commercial, marketing…). Entre 4 et 8 ans, il y a un palier, une stagnation des salaires. Les autres fonctions se mettent à niveau. Puis viennent les postes d’encadrement où il y a encore une croissance de la rémunération », développe Florent Lebaupain. L’enquête Reed Business révèle qu’il y a également des disparités en fonction des régions. « Les régions où les acheteurs sont les mieux rémunérés sont les régions proches des frontières, comme la Bourgogne, la Franche-Comté, l’Alsace-Lorraine, la Champagne-Ardenne ou le Nord. C’est mieux payé qu’en Ile-de-France ! », remarque la chef de produit.

Pour télécharger l’enquête Michael Page International
http://www.michaelpage.fr/productsApp/newtech/etudeRem-Achats.pdf

Pour plus d’infos sur le guide des salaires de Reed Business : www.guide-des-salaires.fr