
Recrutement : quel est le profil idéal de l’acheteur public ?
Cherche mouton à cinq pattes – à poil dur de préférence – sachant interpréter le Code des marchés publics en hindi et en ourdou ». En quête de directeurs de la commande publique, les collectivités ont souvent du mal à trouver l’oiseau rare. Trois chasseurs de tête spécialisés donnent leur sentiment sur le profil du candidat idéal.

Peu ou prou, les recruteurs donnent l’impression de rechercher les mêmes compétences. Mais si un profil type semble assez nettement se dégager entre acheteurs et juristes, les parcours et les expériences atypiques tiennent également la corde. « La baisse des recettes fiscales et l’effet ciseau qui en découle poussent les collectivités à maîtriser encore plus leurs coûts, constate Philippe Prévost, dirigeant de France Conseil Collectivité. Sur la masse des achats, quelques points de gagnés sont toujours bons à prendre et les cost killers disposent aujourd’hui de sérieux atouts. » Chez Light Consultants, Valérie Roué est également intéressée par ce type compétence : « Leur capacité à mettre en œuvre une politique optimisée des achats s’inscrit dans la logique actuelle de réduction des coûts, remarque la consultante, et certaines collectivités n’ont pas hésité à recruter des acheteurs pour mettre en œuvre une véritable stratégie commerciale ! ». Pour Jean-Marie Leroy, directeur de Quadra Service Public, « ceux qui se sont ouverts à la dimension contrôle de gestion et optimisation des coûts ont une “culture” qui nous intéresse, confie-t-il, si un directeur de la commande publique doit suivre des procédures organisées et sécurisées, il doit offrir également une vision pluridisciplinaire ». Maîtrise des coûts, optimisation des achats, contrôle de gestion… Les acheteurs prendraient-ils le pas sur les juristes ?
Jamais sans les lois
Ne nous trompons pas, si les recruteurs sont bien évidemment sensibles aux arguments des acheteurs, ils ne feront jamais l’impasse sur la compétence « droit », bien au contraire, car la compétence juridique est un préalable : « Le candidat qui va nous intéresser, c’est celui qui va mesurer très vite la taille du risque pris et faire des préconisations, proposer les solutions adaptées à cette prise de risque, souligne Jean-Marie Leroy, en matière de marchés publics, la capacité à dresser un diagnostic des risques de contentieux est indispensable ». Selon Valérie Roué, « un responsable de la commande publique doit garantir avant tout la fiabilité des actes engagés et limiter au maximum les contentieux, il ne doit plus être perçu comme un obstacle à la mise en œuvre des projets de la collectivité, mais se positionner comme un facilitateur s’appuyant sur des bases juridiques sûres ». Sécuriser les marchés, c’est pour Philippe Prévost un fondamental auquel ne peut pas échapper un bon directeur de la commande publique : « C’est pour cette raison que je recherche pour les collectivités des candidats qui doivent nécessairement leur offrir aussi une expérience de juriste. Un marché mal verrouillé c’est du contentieux, de l’argent perdu, une mauvaise image donnée aux administrés ». Les différents recruteurs semblent s’accorder sur un point : les candidats qui présentent tout à la fois un profil d’acheteur et de juriste seront les mieux placés. Mais…
Madame et Monsieur “Plus” entrent en scène
Il n’y a pas un seul profil idéal, mais plusieurs : « Il est important de diversifier les profils dans le recrutement, poursuit Valérie Roué, idéalement, un candidat doit proposer une double compétence marchés et achats, mais également une expérience acquise dans l’une des trois fonctions publiques. Un parcours mixte dans le public et le privé peut s’avérer valorisant.» La diversité des expériences professionnelles intéresse également Philippe Prévost : « En effet, un parcours inhabituel peut offrir un regard novateur, une vision différente, pour autant que les candidats puissent garantir dans le même temps une bonne maîtrise de la commande publique ». Il ne recherche pas des clones, préférant le sur-mesure au prêt-à-porter : « Le profil idéal, c’est plutôt celui de quelqu’un qui aura exercé dans le privé avant d’afficher une expérience de plusieurs années dans la territoriale ». Jean-Marie Leroy estime qu’un directeur de la commande publique doit aussi offrir une « vision pluridisciplinaire ». La porte n’est donc pas fermée à ceux qui viennent d’autres horizons : « Un ingénieur aura de sérieux atouts pour gérer les marchés de travaux. De même, explique-t-il, un “Sciences Po” ou un ESC pourra proposer un regard intéressant, tout comme un candidat qui est passé par le secteur privé, s’il dispose aussi de sérieuses connaissances juridiques en marchés publics ». Vous avez le sentiment que les recruteurs cherchent des moutons à cinq pattes ? Ce n’est pas tout à fait faux. Mais les chasseurs de tête restent très attentifs aux parcours éclectiques et à la richesse des expériences. Tant mieux !


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