La lettre d'achatpublic.com n°199

  • 23/11/2007
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Après les grèves, les barricades ? Comme en 1648, les élus ont déclenché une fronde. Cette fois ce ne sont ni le cardinal Mazarin, ni Anne d'Autriche qui sont visés, mais bien la Commission européenne. L'objet de l'atrabile ? Le désir bruxellois de requalifier en marchés publics certains conventions de mutualisation de services passées entre communes et intercommunalités. Jouant le rôle du cardinal de Retz, André Laignel, député européen, maire d'Issoudun et secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF) organise la résistance et vient de lancer une pétition en ligne (lire notre info).
Il peut compter sur le soutien indéfectible du président de l'AMF, Jacques Pélissard, qui a profité du 90e congrès des maires tenu cette semaine, pour alerter Nicolas Sarkozy (lire notre info). Inutile de se faire un film - sujet abordé dans notre « sourcing » du mois de novembre (lire le sourcing) - la publicité dite « appropriée » inspirée par l'arrêt Tropic (lire l'article) laisse dubitatif les praticiens qui pourront toujours se consoler avec une décision raisonnable concernant le report du délai de remise des offres lorsque la date tombe le jour du seigneur (lire l'article). Loin des chicanes juridiques, le mouvement de professionnalisation de l'achat public continue. Le groupement de coopération sanitaire Uni-HA, fédérant une cinquantaine de gros hôpitaux, a décidé de passer à la vitesse supérieure en recrutant des experts venus du privé et en poussant à la création dans chaque établissement une direction des achats (lire notre article).
Partisan convaincu du besoin d'une filière « attractive », le contrôleur général des armées Stéphane Lot, chef de la toute nouvelle mission achats du ministère de la Défense, qui planchait notamment sur la mutualisation, la déontologie et le développement durable, n'aura pas eu le temps de convaincre sa hiérarchie et ses interlocuteurs d'améliorer la carrière et le salaire des acheteurs publics. Il nous a quittés de façon prématurée à 48 ans (lire notre invité du jeudi). La vie et rien d'autre...

Jean-Marc Binot