La lettre d'achatpublic.info n°247

  • 05/12/2008
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L’ouragan ne vient pas de Navarone, mais de Douai. Cette cité tranquille du Nord, située sur la Scarpe, connue surtout pour ses géants - la famille Gayant - et son beffroi aux 62 cloches, est entrée cette semaine de plain-pied dans l’histoire de la commande publique grâce au discours tonitruant de notre Président au sujet du plan de relance (lire notre article). Le seuil des 4000 euros pour les petits achats sans formalités passera à 20 000, pour permettre aux acheteurs « de négocier de gré à gré avec les fournisseurs locaux », a précisé le chef de l’Etat. On imagine déjà les cris d’orfraie et les pamoisons à répétition chez les puristes, même si le localisme, prohibé en théorie, se pratique couramment, volontairement ou non. La barre des 90 000 euros pour la publicité a vocation de finir aux oubliettes, ce qui ne manquera pas de déclencher l’ire de la presse papier régionale, dont on imagine qu’elle va monter au créneau dans les prochains jours.
Qui seront les bénéficiaires du tsunami douaisien ? Il est trop tôt pour le dire, mais Napoléon était certain que « dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent ». La DAJ de Bercy était-elle au courant ? On peut s’interroger puisqu’elle a publié, la veille de la catilinaire élyséenne contre « la folie administrative », un communiqué sur le décret réformant le Code (lire notre info). Neuilly est décidément à la mode puisque le Conseil d’Etat vient de rendre une décision concernant une présumée black list (lire notre article). Avec ces annonces agitatrices, on en oublierait presque les projets de loi du Grenelle de l’environnement (lire notre info) et le coup d’accélérateur européen en faveur de l’achat durable (lire notre invité du jeudi).

Jean-Marc Binot