
La lettre d'achatpublic.info n°381
Pontypridd. Au pub Clwb Y Bont. Alors que je déguste un laverbread local, le vénérable Owain Glyndwr pousse la porte, retire son galurin, me salue d'un sourire édenté cymruesque et s'installe à mes côtés. « Alors, y paraît que vos MP ont voté le relèvement du petit seuil à 13 000 livres sterling, ça fait combien en euros ? » « 15 000, il faut attendre que le texte passe aussi au Sénat », je lui réponds (lire notre article). « Et ils font comment pour mettre en concurrence les acheteurs publics par chez vous, pour se procurer des bricoles ? », continue le vieux mineur, en dégustant sa Brains. « En général, ils demandent trois devis. Mais il y a des exceptions. A Toulon, par exemple, cette pseudo-règle n'a pas la cote. Chantal Saichi, la responsable de la commande publique, explique pourquoi (lire notre article). She's a lady, siffle un galant Cambrien au fond de la salle. Tout en astiquant son comptoir, Tom Jones, le patron de l'estaminet, tiré à quatre épingles dans son prince de Galles, me questionne : what's new, pussy cat ? « Les juges français sont toujours en verve, je lui dis. Un magistrat de tribunal administratif, après avoir annulé un marché d'évacuation de déchets dangereux, a estimé que la collectivité devait fixer des critères environnementaux concernant le transport, si elle voulait relancer la procédure » (lire notre article). Un autre considère qu'il lui appartient de contrôler l'intelligibilité des dispositions contenues dans un CCTP au regard des articles 5 et 6 du Code (lire notre invité du jeudi). Et au Conseil d'Etat, la question du choix entre marché global et marché alloti est de retour, cette fois pour préciser la nature et l'intensité du contrôle du juge (lire notre article). Dans une autre affaire, le rapporteur public, Nicolas Boulouis a rappelé aux praticiens que s'assurer que le dossier de candidature est complet ne signifie pas qu'il est recevable… (lire notre info). « Quel galimatias, soupire le natif de Cardiff, vos acheteurs doivent galérer. C'est encore plus compliqué que de demander son chemin pour aller à Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch. » Bon, allez, j'arrête d'amuser la galerie. Je souhaite ardemment partir car il y a des âmes dans l'air, et des échos d'âme sur ma page, comme l'écrivait le poète Dylan Thomas. En attendant, on y croit. Mais méfions-nous. L'histoire a déjà montré qu'on s'est déjà fait tailler en pièces par d'autres diables rouges. C'était en 1415 dans un petit bled, appelé Azincourt, au milieu d'un champ de poireaux. Hwyl fawr.
Jean-Marc Binot (galvanisé)
Sur le même sujet


Envoyer à un collègue
Offres d’emploi
Juriste commande publique (h/f)
- 16/07/2025
- CA Saint Germain Boucles de Seine
Responsable affaires juridiques et commande publique (h/f)
- 16/07/2025
- CA Saint Germain Boucles de Seine
Responsable de la commande publique (f/h)
- 01/07/2025
- Ville de La Teste de Buch
Nouveaux documents
CAA Toulouse 15 juillet 2025, req. n° 23TL03072
-
Article réservé aux abonnés
- 18/07/25
- 03h07
TA Marseille 13 juin 2025 Société Provence location
-
Article réservé aux abonnés
- 18/07/25
- 07h07
CE 15 juillet 2025 Société Nouvelle Laiterie de la Montagne
-
Article réservé aux abonnés
- 17/07/25
- 11h07
Les plus lus
Commission d’enquête sénatoriale : une révision des procédures "commande publique" pas toujours convaincante
-
Article réservé aux abonnés
- 17/07/25 06h07
- Mathieu Laugier
Les data centers de proximité, ou comment bénéficier d'un totem d'immunité face au cloud américain
-
Article réservé aux abonnés
- 15/07/25 06h07
- Johanna Granat
Comment traduire l’ambition de réemploi dans les marchés publics?
-
Article réservé aux abonnés
- 16/07/25 06h07
- Orianne Dupont
Le « moment de vérité » : le volet commande publique du discours de François Bayrou
- 16/07/25
- 08h07
Contrôle de légalité et commande publique : l’acte de décès est délivré par le Sénat
-
Article réservé aux abonnés
- 15/07/25
- 05h07