La lettre d'achatpublic.info n°486

  • 07/02/2014
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C'est bientôt l'ouverture des Olympiades d'hiver de la commande publique au bord de la Mer Noire, dans la patrie du vojd Iossif Vissarionovitch. En feuilletant le programme, j'ai repéré les nouvelles disciplines : rédaction d'un rapport d'analyse des offres pour l'achat de faisans de Colchide, construction de datchas avec clause éco-responsable, approvisionnement en circuit court de barricades ukrainiennes, marché de recyclage de kalachnikov vétustes. Mais la plus attendue sera certainement la mise en concurrence du gaz. Les Russes sont ultra-favoris alors que la délégation française, qui connaîtra la fin des prix réglementés à la fin de l'année, commence tout juste à s'échauffer le manomètre. Autant dire qu'elle aura du mal à briller vu l'effort titanesque à produire : recensement des points de livraison et des compteurs, estimation de la consommation annuelle de référence, étude de l'état de l'offre, montage des groupements de commande et attribution du marché en 24 heures (lire notre article). L'épreuve de performance économique sera certainement spectaculaire. Là encore, les chances de podium sont minces. La faute au Code et à la réglementation, plaident certains membres de notre équipe qui citent à l'envi un proverbe géorgien : « d'un œuf de corbeau ne sort qu'un corbeau ». Perplexe, le professeur Linditch démontre que le droit n'est pas forcément à l'origine de tous les maux : la quête de l'efficacité est aussi affaire de culture et d'état d'esprit (lire notre invité du jeudi). En fait, tous nos espoirs de médailles reposent encore une fois sur le contentieux, domaine dans lequel la France a l'habitude de briller. La fourchette de pondération des marchés subséquents, validée par un magistrat de TA, pourrait également convaincre les juges olympiques (lire notre article). Les Tricolores devraient aussi ramener une breloque au curling, après le coup de balai sur les horaires décalés des prestations de nettoyage (lire notre article), et en achat responsable grâce à la sélection du CH de Valenciennes qui compte désormais un ESAT dans le top 50 de ses fournisseurs (lire notre article). Bon allez, le samovar bout, j'arrête cet édito avant qu'il ne ressemble au journal d'un fou. A la semaine prochaine, peut-être...

Jean-Marc Binot (novy mir)