
La lettre d'achatpublic.info n°536
Le marché du samedi matin, c'est toujours un régal pour les cinq sens, cette profusion de senteurs, cette explosion de couleurs sur les étals, et cette gouaille inégalée des commerçants qui apostrophent le chaland. « Comment ça, il est pas frais mon poisson ? » vocifère Mme Lefebvre, toujours sans gêne. Chemin faisant, je me renseigne sur des agrumes OAB (Origine A priori Bizarre). « Dites, à cinquante centimes les trois kilos, elles ne sont pas chères, vos oranges. Elles viennent d'où ? » « Du Danemark, croissance hors sol, mûrissement accéléré par ordinateur, calibrage au millimètre pour un rangement optimisé dans le cageot, ramassage par des robots. Cela explique le coût de revient. Elles sont garanties "gorgées de soleil" grâce à l'aspersion d'un arôme artificiel », me répond le mercanti d'origine bisontine, un peu le genre capable de vendre sa maison avec femme et enfants et d'abhorrer la convention collective des journalistes. Je ne suis pas convaincu. Cela me rappelle la mésaventure devant le tribunal administratif du conseil général de la Seine-et-Marne qui a pris pour argent comptant les justificatifs apportés par un candidat suspecté de casser les prix (lire notre article). Je ferai mieux de consulter le nouveau portail de produits issus du commerce équitable destiné aux acheteurs pro (lire notre info). Ou de choisir des produits naturels comme les fraises et les châtaignes du pays dracénois, le pays où tout est simple, même les marchés publics (lire notre article). Devant le camion du boucher Sanzot, ça s'invective sévère. « La côtelette à trente euros la livre, vous me prenez pour un veau ? », ricane un client. « Si môssieur n'est pas content, il peut aller voir les Grecs à Bruxelles. Ce n'est pas parce que Gilles Pélissier, au Conseil d'Etat, estime qu'on peut se réserver le droit de négocier (lire notre article), que vous pouvez tout vous permettre », gronde le louchebem au saignoir effilé. Encore un qui n'a pas lu la fiche OEAP sur l'indexation des prix de denrées alimentaires (lire notre info). Bon allez, il est grand temps d'écrémer cet édito un peu lourd à digérer. « La vérité est un fruit qui ne doit être cueilli que s'il est tout à fait mûr » a écrit François-Marie Arouet. A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot


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