La lettre d'achatpublic.info n°553
Plus belle la commande publique - saison 2, épisode 6 - Hôpital de Clamesset, direction des services économiques, 7h55 du matin. « Ben, qu'est-ce qui se passe, t'es tombé du lit ? », demande Henri Daimat, l'acheteur informatique du service, en ouvrant la porte et en découvrant un de ses collègues, les yeux cernés comme un grand-duc et la mine en papier mâché, plus ou moins écroulé sur son clavier. « M'en parle pas, trois appels d'offres à 950 lots avec vingt-huit entreprises candidates, j'ai passé la nuit à dépouiller les dossiers et à saisir une partie des données. J'ai l'impression de voir en permanence des lignes de tableur qui dansent la gigue. Et je n'ai pas fini d'en baver. La caféine ne me fait plus rien. Tu n'aurais pas quelque chose pour me ravigoter ? », lui répond sur un ton las Georges Marchez. « Bien sûr, j'ai un tonifiant que j'utilise quand il s'agit de corriger les CCTP en quatre volumes que m'envoient régulièrement les services techniques pour la conception de leurs logiciels métier. C'est un urgentiste qui m'en a prêté, il le tient de sa petite amie qui est la cousine d'un soigneur de l'équipe cycliste Heaven. Une seule cuillère à soupe et tu montes le Galibier plus vite qu'une mobylette trafiquée, en moulinant un braquet 55x12 comme si tu étais poursuivi par un T-rex. A côté le pot belge, c'est de la fondue savoyarde arrosée de viandox frelaté. Tu peux me faire confiance, tu vas redémarrer au quart de tour, froum, froum ! D'ailleurs, je vais m'en humecter la glotte, vu que j'attaque la rédaction des pièces d'un marché de développement effectué sous licence libre (lire notre article) et le cahier des charges pour l'accessibilité de notre site web (lire notre article). Si cela t'intéresse, je pourrai te transfuser la clause, enfin je veux dire te la transférer.». Survient Isabelle Contras, la juriste du service : « Pourrais-je en infuser dans mon thé ? Il faut être au taquet pour apprécier la décision du Conseil d'Etat sur les conséquences d'un changement du régime des pénalités après le choix du titulaire (lire notre info), puis lire la livraison estivale d'Alain Ménéménis sur la définition des référés précontractuels et contractuels (lire notre chronique). » Bon allez, avant de franchir la ligne d'arrivée de cet édito amphétaminé, j'ai une pensée affectueuse pour mon collègue Cap'tain Dobey - la version rachitique bientôt sans dents de sagesse - qui vient de survivre miraculeusement à un very bad trip dans le Jura. A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot
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