
Edito 577
Editos
- 12/02/2016
Plus belle la commande publique, saison 3, épisode 2.
Huit heures trente du matin. Devant l’hôtel de ville de Pichade-sur-Mer, deux pompiers, au sourire ultrabrite, bronzés et musclés comme sur le calendrier, brancardent Anne-Marie Layat-Tola du Caude, jusqu’à un engin du SAMU, dont le gyrophare éclaire la scène par intermittence. Emmaillotée style momie de la 18ème dynastie dans une camisole de force dernier cri, la bave écumante aux lèvres, les yeux cernés et révulsés, la chatouilleuse responsable des affaires juridiques semble victime d’une crise d’épilepsie. Survient Thomas Gréhagré qui s’inquiète auprès de Bruno Desclozes, chargé de l’achat durable, déjà sur les lieux. « Qu’est-ce que lui arrive ?», demande-t-il à son collègue, « elle a mal vécu le nouvel an chinois ? Ou alors c’est la victoire de Donald Trump aux primaires du New Hampshire qui ne passe pas ? » suggère-t-il en mâchonnant un reste de croissant, « en tout cas, ça peut pas être une lubie du Conseil d’Etat. J’ai lu que les sages du Palais Royal avaient décidé que le Tarn-et-Garonne n’était pas rétroactif. De quoi la soulager (lire notre article) ». « Non, c’est juste le choc de simplification », lui répond Desclozes, « elle a trop regardé le long-métrage Apocalypse DUME. Soi-disant destiné à nous faciliter la vie, ce bidule, publié au JOUE en janvier, nécessite de passer par un service web parce que sa version électronique n’est pas finie. En plus, il y a un DUME « demande » rempli par le pouvoir adjudicateur et un DUME « réponse » par l’entreprise ! (lire notre article). Après, elle a pris connaissance de l’analyse du professeur Braconnier sur les nouveaux textes concessions. Et elle s’est rendue compte que les DSP étaient maintenues, mais que certains secteurs comme les communications électroniques en étaient exclues (lire l’invité du jeudi). Ensuite, elle a découvert que l’ordonnance du 23 juillet 2015, pas encore ratifiée par le Parlement (lire notre info) était déjà amendée (lire notre info). Tu ajoutes à tout ça le fait que les élus lui ont demandé hier soir son avis sur la pertinence d’un critère RSE pondéré à 15%, en utilisant le référentiel de notation employé par Nantes Métropole (lire notre article). Malheureusement, ça a fuité. Du coup des patrons de TPE du coin, plutôt en rogne, l’ont harcelée au téléphone, dès potron-minet, en lui promettant de la supplicier sur un grill façon martyre de saint Laurent, puis de l’empaler, avant de l’éviscérer. Le coup de grâce, ça a été le rapport de la Cour des comptes sur l’efficacité du contrôle des pièces de marchés par les préfectures (lire notre article). Elle est tombée d’un seul coup avant de lâcher une palanquée de grossièretés qui ferait rougir un adjudant de la coloniale. Je ne suis pas médecin, mais je penche pour le syndrome de Gilles de la Tourette. » Bon allez, fin de cet édito digne des zinzins de l’espace. Comme le disait Ionesco, « la raison, c’est la folie du plus fort. Et la raison du moins fort, c’est de la folie. » A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Huit heures trente du matin. Devant l’hôtel de ville de Pichade-sur-Mer, deux pompiers, au sourire ultrabrite, bronzés et musclés comme sur le calendrier, brancardent Anne-Marie Layat-Tola du Caude, jusqu’à un engin du SAMU, dont le gyrophare éclaire la scène par intermittence. Emmaillotée style momie de la 18ème dynastie dans une camisole de force dernier cri, la bave écumante aux lèvres, les yeux cernés et révulsés, la chatouilleuse responsable des affaires juridiques semble victime d’une crise d’épilepsie. Survient Thomas Gréhagré qui s’inquiète auprès de Bruno Desclozes, chargé de l’achat durable, déjà sur les lieux. « Qu’est-ce que lui arrive ?», demande-t-il à son collègue, « elle a mal vécu le nouvel an chinois ? Ou alors c’est la victoire de Donald Trump aux primaires du New Hampshire qui ne passe pas ? » suggère-t-il en mâchonnant un reste de croissant, « en tout cas, ça peut pas être une lubie du Conseil d’Etat. J’ai lu que les sages du Palais Royal avaient décidé que le Tarn-et-Garonne n’était pas rétroactif. De quoi la soulager (lire notre article) ». « Non, c’est juste le choc de simplification », lui répond Desclozes, « elle a trop regardé le long-métrage Apocalypse DUME. Soi-disant destiné à nous faciliter la vie, ce bidule, publié au JOUE en janvier, nécessite de passer par un service web parce que sa version électronique n’est pas finie. En plus, il y a un DUME « demande » rempli par le pouvoir adjudicateur et un DUME « réponse » par l’entreprise ! (lire notre article). Après, elle a pris connaissance de l’analyse du professeur Braconnier sur les nouveaux textes concessions. Et elle s’est rendue compte que les DSP étaient maintenues, mais que certains secteurs comme les communications électroniques en étaient exclues (lire l’invité du jeudi). Ensuite, elle a découvert que l’ordonnance du 23 juillet 2015, pas encore ratifiée par le Parlement (lire notre info) était déjà amendée (lire notre info). Tu ajoutes à tout ça le fait que les élus lui ont demandé hier soir son avis sur la pertinence d’un critère RSE pondéré à 15%, en utilisant le référentiel de notation employé par Nantes Métropole (lire notre article). Malheureusement, ça a fuité. Du coup des patrons de TPE du coin, plutôt en rogne, l’ont harcelée au téléphone, dès potron-minet, en lui promettant de la supplicier sur un grill façon martyre de saint Laurent, puis de l’empaler, avant de l’éviscérer. Le coup de grâce, ça a été le rapport de la Cour des comptes sur l’efficacité du contrôle des pièces de marchés par les préfectures (lire notre article). Elle est tombée d’un seul coup avant de lâcher une palanquée de grossièretés qui ferait rougir un adjudant de la coloniale. Je ne suis pas médecin, mais je penche pour le syndrome de Gilles de la Tourette. » Bon allez, fin de cet édito digne des zinzins de l’espace. Comme le disait Ionesco, « la raison, c’est la folie du plus fort. Et la raison du moins fort, c’est de la folie. » A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot


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