J’ai longtemps résisté avant de craquer, devant le harcèlement orchestré par mes enfants en bande organisée, limite association de malfaiteurs. « Papa, il faut ab-so-lu-ment que tu joues à Tétokémon Go ! » répétait en boucle l’engeance, complètement gaga. Comme je n’ai pas dix mille signes à consacrer au truc, je vous explique rapidos le concept : il faut capturer, avec votre téléphone soi-disant intelligent, des monstres virtuels qui apparaissent au cours de vos pérégrinations. Un peu à l’insu de mon plein gré comme vous l’aurez saisi, je télécharge l’appli. « Commence par choisir ton Tétokémon. Prends Grotadmapa, il est trop bien » m’explique ma cadette. Me voilà devant 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, bien décidé à choper l’affreux Graihagrai avec mon filet électromagnétique. Je poireaute là un petit moment, avant de comprendre qu’il se fait rare dans le coin (lire notre article). Heureusement à proximité, il y a la rue Cambon, quartier général de la CDBF, où un Respektlecod file une trempe - et 1500 euros d’amende -  à un Ehpadétourdi (lire notre article). Je poursuis  ma route plein est jusqu’au Palais Royal, parce qu’il paraît que c’est une top arène, et qu’il y aura forcément de la baston. C’est vrai : furax de ne pouvoir candidater qu’aux marchés lancés par ses collectivités actionnaires, ProcéDur, de la famille des SPL, mitraille son adversaire à coup de QPC (lire notre article). Je profite de la confusion pour gauler un Smirjom spongieux et particulièrement fourbe, et un Daimatalact endormi, ce qui me fait gagner un badge. Le scan de mon smartphone me suggère d’aller rue de Jouy, devant l’hôtel d’Aumont, siège du TA de Paris, où œufs pourris et tétokéball volent bas en raison d’une dispute sur les capacités minimales (lire notre article). Dans la bagarre, j’occis un Négobidon partiellement nécrosé et un Aircénaze glougoutant, avant de succomber devant plusieurs Céhachu coalisés : j’ai sous-estimé la force de la mise à disposition, leur nouvelle arme contractuelle, super performante (lire notre article). Bon allez, c’est déjà game over, puisque mes derniers points de vie sont partis en fumée. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot