
Edito 604
Plus belle la commande publique, saison 3, épisode 10
Attablé en bras de chemise à la terrasse de Léon, le troquet préféré des agents municipaux, qui fait face à l’hôtel de ville de Pichade-sur-Mer, Thomas Gréhagré, chargé de mission au pôle marchés publics, profite de la bienveillante douceur prodiguée par l’été indien pour déguster son deuxième « noisette » du matin et parcourir les colonnes du quotidien régional, l’Eclaireur septicémien. L’arrivée de sa collègue, l’hyperactive Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude, met brutalement un terme à sa quiétude langoureuse : « Tu sais l’heure qu’il est ? 10 h 30 ! Le chef te cherche partout ! » « Du calme, je m’informe. C’est important dans notre métier », lui répond posément l’acheteur aussi connu pour sa phobie des procédures que pour la longueur du poil localisé dans le creux de sa main. « Tu parles, un torchon pareil. J’ai entendu le premier adjoint qualifier sa rédaction de raclure de bidet », tacle aussitôt la juriste. « Non, je t’assure, on apprend plein de choses. Il y a un dossier sur les propositions des candidats aux primaires pour les prochaines présidentielles, avec un encadré qui concerne la commande publique, il faut l’avouer, mise un peu à toutes les sauces. Ça ratisse large, écoute moi ça. A gauche, Arnaud Descenville assure qu’il attribuera 280,7 % des appels d’offres aux PME quand il gouvernera. Son ancien compère, Benoît Aval, se dit prêt à offrir un poncho andin biodégradable labellisé commerce équitable à tous les fonctionnaires qui accepteront d’inclure une clause sociale dans leurs cahiers des charges. Le petit dernier, Emmanuel Marloucarré, garantit qu’il remplacera le sucre par de l’édulcorant pour alléger le dossier de candidature des entreprises. A droite, Jean-François Pygmalion s’engage à réformer les textes pour assurer aux marchés de communication une plus grande transparence. Nicolas Starcosy, qui cherche à gagner les voix des agriculteurs, donne sa parole que l’Etat n’achètera plus que des navets français. Je t’ai gardé le meilleur pour la fin : Alain Robbé est fier d’annoncer qu’il a inventé la parade suprême aux mauvais payeurs : il veut qu’un organisme financier public, sans dire lequel, paie les factures en souffrance des personnes publiques. Là, c’est sûr, il va faire un carton dans toutes les DAF de France et de Navarre… » Bon allez, c’est la fin de cet édito plein de promesses, dans lequel, je le jure, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite, même si le rappelait André Gide « la promesse de la chenille n’engage pas le papillon ». A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Attablé en bras de chemise à la terrasse de Léon, le troquet préféré des agents municipaux, qui fait face à l’hôtel de ville de Pichade-sur-Mer, Thomas Gréhagré, chargé de mission au pôle marchés publics, profite de la bienveillante douceur prodiguée par l’été indien pour déguster son deuxième « noisette » du matin et parcourir les colonnes du quotidien régional, l’Eclaireur septicémien. L’arrivée de sa collègue, l’hyperactive Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude, met brutalement un terme à sa quiétude langoureuse : « Tu sais l’heure qu’il est ? 10 h 30 ! Le chef te cherche partout ! » « Du calme, je m’informe. C’est important dans notre métier », lui répond posément l’acheteur aussi connu pour sa phobie des procédures que pour la longueur du poil localisé dans le creux de sa main. « Tu parles, un torchon pareil. J’ai entendu le premier adjoint qualifier sa rédaction de raclure de bidet », tacle aussitôt la juriste. « Non, je t’assure, on apprend plein de choses. Il y a un dossier sur les propositions des candidats aux primaires pour les prochaines présidentielles, avec un encadré qui concerne la commande publique, il faut l’avouer, mise un peu à toutes les sauces. Ça ratisse large, écoute moi ça. A gauche, Arnaud Descenville assure qu’il attribuera 280,7 % des appels d’offres aux PME quand il gouvernera. Son ancien compère, Benoît Aval, se dit prêt à offrir un poncho andin biodégradable labellisé commerce équitable à tous les fonctionnaires qui accepteront d’inclure une clause sociale dans leurs cahiers des charges. Le petit dernier, Emmanuel Marloucarré, garantit qu’il remplacera le sucre par de l’édulcorant pour alléger le dossier de candidature des entreprises. A droite, Jean-François Pygmalion s’engage à réformer les textes pour assurer aux marchés de communication une plus grande transparence. Nicolas Starcosy, qui cherche à gagner les voix des agriculteurs, donne sa parole que l’Etat n’achètera plus que des navets français. Je t’ai gardé le meilleur pour la fin : Alain Robbé est fier d’annoncer qu’il a inventé la parade suprême aux mauvais payeurs : il veut qu’un organisme financier public, sans dire lequel, paie les factures en souffrance des personnes publiques. Là, c’est sûr, il va faire un carton dans toutes les DAF de France et de Navarre… » Bon allez, c’est la fin de cet édito plein de promesses, dans lequel, je le jure, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite, même si le rappelait André Gide « la promesse de la chenille n’engage pas le papillon ». A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot


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