(Extraits du journal intime de Brigitte Jaune)
Dimanche 2 octobre : Dévastée. A 22 h, appris par texto de 2 lignes que Thomas Gréhagré me plaque. Il ne veut pas rompre avec sa femme (la DRH de la mairie). Il ne pense qu’à sa carrière, le lâche. Ça m’apprendra à fricoter avec un collègue de la direction des achats. Consommé 16 paquets de mouchoirs jetables et trois bouteilles de gin.
Lundi 3 octobre : Vomi dans l’ascenseur, éclaboussé le chemisier de la DRH. Sans doute conséquence du gratin (fabriqué avec quoi ?) de la cantine. Ou du gin d’hier. A moins qu’il ne s’agisse du texto. Peut-être les trois à la fois.  Par chance, tout le monde au bureau ne parlait que du vote par les députés de la loi Sapin 2 et de la fin programmée des demandes de casier judiciaire (lire notre article), ça m’a évité d’avoir la honte tout l’après-midi.
Mardi 4 octobre : La CJUE vient de préciser à quelle condition on pouvait modifier substantiellement un marché (lire notre article). J’ai bien envie d’envoyer un mél à la DRH afin de lui suggérer de faire évoluer son contrat (de mariage).
Mercredi 5 octobre : Lu l’article sur le recrutement des jeunes acheteurs via l’apprentissage (lire notre article). En parler au chef en lui proposant de rédiger le profil de poste moi-même, pas question de sous-traiter (lire notre commentaire) à la DRH. Plutôt grand, bien bâti, le regard bleu délavé, la barbe de trois jours, et surtout sans attaches. Tant pis, j’assume mon côté cougar.
Jeudi 6 octobre : Participé à la conférence de l’AAP à l’hôpital Sainte-Anne. C’est vrai qu’acheteur est un métier de fou. Entre la lecture du CGCT sur la CAO et son interprétation par la DAJ, il y a un monde. En plus impossible de trouver la moindre info sur le quorum d’une commission de groupement. Heureusement que j’ai parcouru l’interview de Me Peyrical (lire l’invité du jeudi) sinon j’aurais encore liquidé une bouteille de gin.
Vendredi 7 octobre : Ma consoeur directrice des achats de l’AP-HP dit tout le bien qu’elle pense du sourcing (lire notre article). Ça me fait penser qu’il faudra que je fasse le tour des salons de beauté, samedi, pour comparer les prix avant de rafraîchir le maillot.

A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot