Je viens juste de recevoir et de dépouiller les résultats des récentes enquêtes du Bureau de vérification de l’avis des acheteurs (BVA). Plusieurs d’entre eux s’avèrent bougrement intéressants. Le premier révèle que 66,5 % des personnes interrogées ne savent pas exactement quels critères retenir afin de bien choisir un prestataire pour l’entretien d’espaces verts, alors que le zéro phyto s’applique depuis le 1er janvier (lire notre article). Le deuxième nous apprend que 81 % pensent qu’une entreprise classée quatrième n’a aucune chance d’annuler le marché et de se faire indemniser. Tout faux (lire notre invité du jeudi). Un troisième annonce que 97 % des prescripteurs n’ont toujours pas lu le décret de mars 2016 (tu parles d’un scoop, avec la traditionnelle marge d’erreur de plus ou moins 3%, on doit approcher de la vraie vérité), mais que 48% n’ignorent rien des nouvelles possibilités de régulariser les candidatures et les offres (lire le commentaire). Au pifomètre, je pencherai pour un gros bug dans la méthode des quotas, ou alors à de la sous-traitance tellement faisandée, genre micro-trottoir auprès des voisins ou des cousins, qu’on pourrait se laisser aller et lyophiliser le paiement direct de façon féroce, recette jivaro (lire notre article). Le dernier sondage me déçoit particulièrement. 78% des personnes interrogées sont prêts à rendre leur tablier et à jeter les marchés aux orties - avec mémé -, si on leur propose de piger à la Revue des deux mondes ou de devenir assistant parlementaire. Je pensais la profession amoureuse de son métier, même si la fonction n’est pas toujours reconnue (participer à notre sondage sur la question). Du coup, je me demande vraiment si le petit Arnaud suivra les traces de son papa, acheteur au ministère de l’Education nationale, qui vient de plancher sur l’évolution de la fonction (lire notre article). Bon allez, terminus de cet édito au sujet duquel je n’arrive pas à me faire une opinion. Je vous laisse méditer sur cette réflexion du pétulant et regretté Frédéric Dard : « selon les sondages, les Français consomment cinquante-huit rouleaux annuels de papier hygiénique par tête. Qu'est-ce qu'ils entendent par tête ? ». Cependant, avant de partir au grand gallup vers de nouvelles aventures, permettez-moi de saluer bien bas une fidèle (et flagorneuse) lectrice. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot