Plus belle la commande publique, saison 4, épisode 6

  • 26/10/2017
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« Mazette, le ministère de l’Education nationale a lancé un partenariat d’innovation en intelligence artificielle pour doter les enseignants du primaire d’un assistant pédagogique en français et mathématiques. Et pourquoi on ne fait rien pour nous aider, nous autres pauvres acheteurs ? On est toujours la dernière roue du carrosse. Moi je farfouille, tripatouille et bidouille deux mille lignes d’un tableur excel craqué, histoire de tenter de computer les seuils de tous les services », se lamente Henri Daimat, un des piliers historiques de la direction commande publique de l’hôpital de Clamesset. « T’as mille fois raison. J’imagine déjà un super robot, HA 2020, capable de me cuisiner un petit sourcing aux oignons, de me pondre un cahier des charges sensass et une méthode de notation infaillible. La belle vie quoi, je pourrai prendre toutes mes RTT en retard… », s’enthousiasme son collègue Georges Marchez. « Et ça m’arrangerait s’il pouvait faire en même temps des résumés en français intelligible des contentieux devant le Conseil d’Etat, et de répondre, en trois secondes, à n’importe question du type : en cas de faute du maître d’ouvrage délégué, le mandant est-il responsable conjointement ou uniquement ? (lire notre article) », ajoute Isabelle Contras, responsable juridique. Visiblement irrité, le chef du service, Raoul Podevin, coupe soudain la conversation. « En vous écoutant, je partage l’avis de Bruno Carrière : la fonction achats est encore imparfaite (lire notre article). Vous passez déjà la moitié de vos journées à la machine à café. Au lieu de rêvasser, de fumer de l’herbe imprégnée de glyphosate et de pleurnicher sans arrêt, vous feriez mieux de vous remuer, et appeler nos collègues d’Aix-Marseille Provence Métropole pour en savoir plus sur le travail qu’ils mènent sur la programmation de leurs achats (lire notre article). » Bon allez, j’arrête de vous empoisonner la vie, d’autres s’en chargent avec leurs produits miracle. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot