
Le 77 expérimente le MPS sans signature
Le conseil général de Seine-et-Marne a expérimenté, avec bonheur, le MPS sans signature à la fin de l’année dernière, pour un MAPA de scénographie. La consultation a débouché sur une quinzaine d’offres. Même si elle n’explique pas tout, l’allègement des formalités a sans doute contribué à améliorer l’attractivité de ce marché.

Neuf réponses en MPS
La mise en concurrence rencontre un vrai succès. Alors que le précédent marché, certes lancé durant l’été, n’avait reçu que deux réponses, celui de 2014 débouche sur le retrait d’une quarantaine de DCE et le dépôt d’une quinzaine d’offres, dont 9 en « simplifié ». Un score plutôt flatteur lorsqu’on sait que la moyenne des candidatures par consultation MPS atteint 1.5 en ce début avril, selon les statistiques collectées par le SGMAP. D’autant que le résultat aurait pu être encore meilleur. En essayant de savoir pourquoi les autres candidats n’avaient pas opté en faveur du MPS, la Seine-et-Marne a découvert que quatre autres entreprises avaient opté pour le papier par défaut. « Elles ont rencontré un souci informatique en raison d’une incompatibilité entre leur matériel Mac et notre plateforme Maximilien. Le bug a été corrigé depuis », poursuit Sarah Bouseksou.Autre petit bémol : certains documents fournis par le système MPS au pouvoir adjudicateur ont manqué à l’appel, sans que ce dernier puisse savoir s’il s’agissait d’une difficulté technique ou d’un problème lié à la situation propre du soumissionnaire. Le SGMAP admet que des éléments ne sont pas toujours disponibles à l’instant T, notamment s’agissant de l’ACOSS, en raison d’un traitement manuel. Mais le souci ne bloque pas la candidature. « S’il manque un document, on n’écarte pas une entreprise pour autant. On l’exige de l’attributaire », complète Sarah Bouseksou. Cet allègement des formalités a-t-elle libéré la concurrence ? Oui et non. Alexandre Garland, de l’agence Chipo y Juan, assure qu’il a répondu à la consultation du 77 parce qu’il s’agissait d’un MPS. « C’est une journée consacrée en moins à l’administratif, aux démarches à effectuer pour aller récupérer les documents demandés. » Bref, un réel gain de temps pour une TPE. « Cela permet de se concentrer sur son cœur de métier. C’est ce qui se rapproche le plus des mises en concurrence du privé, où il n’y a pas de fioritures. »C’est une journée consacrée en moins à l’administratif, aux démarches à effectuer pour aller récupérer les documents demandés
L’impact de l’allègement des formalités
Architecte de formation et gérante de la société Art Scenic Scénographie, implantée en Ille-et-Vilaine (5 salariés), Clara Bessou reconnaît les mérites du MPS : « notre secrétaire chargée du suivi administratif a pu gérer toute seule la procédure et je n’ai rien eu à signer. » Un aménagement bienvenu. « Je deviens très sélective. Nous ne répondons plus systématiquement aux AO. On ne peut plus consacrer autant de temps et s’investir avec si peu de retours. Le coût d’une réponse peut atteindre 3000 euros », explique la chef d’entreprise. « Le MPS est très pratique. Il devrait pousser à candidater des entreprises qui pensent que les démarches administratives et le remplissage du DC1 et du DC2 sont compliquées», estime pour sa part Morgane Degrelle d’Artenréel, coopérative d’entreprises d’activité et d’emplois artistique et culturelle installée en Alsace.Il faut pourtant relativiser la portée du marché simplifié sur l’attractivité de la consultation. Le conseil général de Seine-et-Marne a contacté une grande partie des entreprises qui avaient téléchargé le DCE et s’est aperçu que la plupart avait remarqué le dispositif simplifié seulement après avoir dépouillé le RC. D’autres facteurs sont aussi à prendre en compte. Un délai de réponse plus important (45 jours au lieu de 30) a certainement joué. Selon Clara Bessou, la concurrence a été dopée parce que « tout le monde a faim » et que les carnets de commande sonnent creux. « Normalement, je n’aurai pas répondu à cette consultation », affirme-t-elle. Néanmoins, « le MPS, ce n’est que du positif ! », assure Sarah Bouseksou, qui va proposer à sa hiérarchie l’extension de la formule à tous les marchés informatiques, et l’arrêt des dépôts par voie papier. Une recommandation que partage évidemment Philippe Vrignaud, chargé du dossier au SGMAP. « Conserver plusieurs moyens de réponse est une source de confusion. Je le dis aux acheteurs, si vous vous lancez dans le MPS, rendez la réponse électronique obligatoire. »Je le dis aux acheteurs, si vous vous lancez dans le MPS, rendez la réponse électronique obligatoire
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