
La recette britannique
- 05/01/2008
Les Anglo-Saxons sont connus pour leur réalisme. En matière de carte d'achat, ils se sont encore distingués par le déploiement pragmatique de l'outil. En Angleterre et au Pays de Galles, un contrat-cadre passé par les pouvoirs publics permet de fournir gratuitement en cartes toutes les entités qui le souhaitent.

94 000 cartes en service. Presque quatre millions de transactions pour un total de 676 millions de livres sterling. Des gains estimés à 108 millions de livres, sans oublier les ramettes de papier économisées (plus de 38 millions de feuilles A4 !). Voilà le bilan impressionnant du Government Procurement Card (GPC) au Royaume-Uni pour l'année 2006. Pour être honnête, le projet a commencé bien plus tôt qu'en France, en 1997 pour être précis. Nos voisins anglais ont donc une longueur d'avance. Pour autant, le programme est un succès qui ne cesse de grandir. Entre 2005 et 2006, le nombre de transactions effectuées grâce à la carte a augmenté d'un million. Et depuis 1997, le nombre de cartes en circulation a été multiplié par cinquante. Pourtant les Britanniques ont rencontré des réticences comme dans l'hexagone : perte supposée du contrôle sur les achats, usage abusif de la carte, résistance au changement… Comment expliquer cette réussite ? Il y a d'abord une volonté politique forte au plus haut sommet de l'Etat : l'application du programme incombe au Premier ministre et du Chancelier de l'Echiquier (le ministre des Finances). Il y a ensuite une volonté d'être plus efficace dans un contexte de rationalisation budgétaire. Or le coût moyen de la gestion d'une facture dans le service public était estimé à 75 euros, contre 30 euros en cas d'utilisation de la carte achat.
800 000 fournisseurs référencés
« Trop de papier, trop de temps perdu, trop d'argent gâché », a résumé, lors de la 2e conférence annuelle de l'Association des professionnels européens de la carte achat (APECA), Ian Makgill, du cabinet Ticon qui travaille avec l' Office du commerce britannique, Office of Government Commerce (OGC), chargé notamment de la modernisation de la commande publique. Le pragmatisme cher aux Anglo-saxons n'est pas étranger à l'appropriation rapide de l'outil. L'OGC a en effet conclu un contrat-cadre avec un consortium de cinq banques émettrices des Visa Purchasing Card, qui fournit gratuitement la carte aux personnes publiques qui veulent s'en doter. Il suffit de contacter l'OGC et de patienter trois semaines… Les administrations doivent évidemment s'organiser, afin de savoir comment elle veut l'utiliser. « La carte est opérationnelle dès la remise. N'importe quelle entité, y compris la cantine d'une école, peut en bénéficier », précise Ian Makgill. L'ordinateur ou l'accès Web ne sont pas indispensables puisqu'il est possible de commander par téléphone en indiquant le numéro de sa carte. Difficile de faire plus simple. Le recrutement des fournisseurs s'en est trouvé par ricochet facilité : 800 000 entreprises référencés par le contrat-cadre acceptent déjà ce moyen de paiement. Enfin, un important travail d'accompagnement a été mis sur pied. L'OGC et Visa, l'opérateur retenu, ont conseillé et formé les acteurs concernés. Ian Makgill a d'ailleurs prévenu que « l'erreur capitale serait de croire que le programme fonctionne tout seul. Il ne s'agit pas d'une génération spontanée. Il faut manager les projets de carte d'achat. »
Déjà plus de 2000 cartes au Pays de Galles
Autonome pour partie depuis 1999, le Pays de Galles a lui aussi adopté la carte d'achat dans le cadre d'un programme destiné à la fois à améliorer le fonctionnement des services publics et pour réaliser des économies. Ici aussi, le réalisme l'a emporté. Un marché cadre passé par le gouvernement gallois et attribué en 2005 à la Royal Bank of Scotland (RBS) permet de doter d'une carte Visa ou Amex gratuitement toutes les entités publiques qui le souhaitent. En septembre 2007, plus de 2000 cartes sont déjà en circulation. Les trois quarts des collectivités locales, des établissements scolaires supérieurs, plus de la moitié des services de police et de pompiers l'emploient aussi bien pour les fournitures de bureau que la commande de voyages, les consommables informatiques ou la maintenance de la flotte automobile. L'exemple de l'Angleterre, le caractère « gallois » de la carte qui porte fièrement le dragon rouge, la simplicité et la gratuité du dispositif, les gains potentiels, les moyens mis à disposition pour déployer l'outil et convaincre les fournisseurs ont emporté la mise. Résultat, à en croire Alan Oram, responsable du projet carte au Pays de Galles « on n'a pas eu besoin de dire s'il vous plaît… s'il vous plaît… pour que les personnes publiques l'utilisent »,.


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