Comment adapter sa stratégie d’achat d’énergie dans un contexte incertain et un marché fortement évolutif ? « Un petit sujet, non ? » ironise la Directrice du pôle Energie au Résah lors de cet atelier des Journées de l’achat hospitalier (Jah).
 

Impossible de livrer quelques conseils sans évoquer « le monde d’avant », l’époque pendant laquelle, que l’on achète bien ou mal, le prix de l’électricité variait peu, avec un prix stable et prévisible. Mais reprise économique rapide à la fin du covid, mise à l’arrêt de la moitié du parc nucléaire français pour travaux d’entretien et guerre en Ukraine : le prix de l’électricité a augmenté de l’ordre de X 24! On est passé d’un marché "simple" à un marché "incertain et fortement évolutif". Pour certains hôpitaux, potentiellement, l’énergie peut devenir un poste d’achat à hauteur de 50 %...
 

L’enjeu, c’est désormais de savoir à quel moment, aujourd’hui, « prendre position » sur le marché, pour acheter des quantités pour le futur. Malgré l’existence de dispositifs d’amortisseurs, il est difficile, par exemple, un 8 décembre 2022, d’évaluer le poste de dépenses énergie 2023.
On observe d’ailleurs un mouvement inverse. Les prix sont devenus insupportable et on constate des baisses très sensibles de consommation d’énergie. On anticipe une destruction de la demande, y compris de la part des acheteurs publics. L’offre diminue, et avec, le nombre de vendeurs. Depuis août, on constate de plus en plus d’appels d’offres infructueux. « Payez vos factures, d’énergie si vous voulez continuez à avoir des offres !».
 

Pour les contrats en cours, il est recommander de vérifier vos factures... et « de refuser systématiquement, dans un premier temps toutes les sollicitations de renégociation des fournisseurs », notamment fondées sur l’imprévision.
En amont du contrat, il faut anticiper ses besoins. D’abord, il faut si possible caler tous ses contrats au 1er janvier, pour bénéficier de l’ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique), mais aussi pour des avantages de visibilité comme tarifaires. Ensuite, même si c’est un classique, il faut le suivre particulièrement en matière d’énergie et en période de forte volatilité des prix : connaître ses volumes et ses besoins actuels, « les vendeurs étant de moins en moins disposés à faire preuve de flexibilité ».

Autre grand principe de base d’un bon achat : mener un sourcing fournisseur le plus exhaustif possible : « les disparités tarifaires entre fournisseurs deviennent colossales ! ».

Enfin, et plus que jamais, lire avec attention les clauses tarifaires (CEE, Capacité, indexation, plafonnement, revente Arenh... ) : « Essayez de les comprendre ! »