Ce mardi 15 mars, double événement pour le Médiateur des entreprises : la remise du bilan 2021 est aussi l’occasion de revenir « sur 12 ans d’action au service des acteurs économiques ». Douze années retracées dans un livre anniversaire "Le Médiateur des entreprises : 2010-2022, d'une crise à l'autre" (téléchargeable ci-après).
Pour souffler ces douze bougies, une conférence réunit Pierre Pelouzet (Médiateur des entreprises), Nicolas Mohr (Directeur général du Médiateur des entreprises), François Asselin (Président de la confédération des PME) et Olivier Salleron (Président de la FFB).
 

« On a beaucoup appris depuis 2 ans, et notamment que les aides d’État seules ne peuvent suffire. Le dialogue est devenu une valeur refuge ». C’est le message principal qu’adresse Pierre Pelouzet. Qui martèle la médiation s’est fondée, dès l’origine, sur une intuition : « on ne s’en sortira pas sans le dialogue ; c’est notre fil rouge pour réduire les tensions entre les acteurs économiques ».

L’ouvrage anniversaire l’affirme également « La médiation s’installe dans le paysage économique des Entreprises ». Au cours de la conférence, le Médiateur rappelle que « c’est une exception française : nous sommes uniques en Europe, et probablement dans le monde ». Peu connue ailleurs, peut être parce que « Le bien ne fait pas de bruit », taquine François Asselin.

Peu de bruit, mais de plus en plus actif et sollicité, Le médiateur des entreprises...
 

« 2021 ? C 'est mieux qu'en 2020, mais on n’est pas revenu au niveau de 2019 » résume Nicolas Mohr. Les tensions restent importantes : 5 200 sollicitations et demandes de médiations ont été gérées, contre 9 600 en 2020 et 2 342 en 2019. Avec un constat : les petites entreprises saisissent de plus en plus le Médiateur des entreprises.
Avec 47 % des cas, les conditions de paiement restent le premier motif de saisine. Le volume des différends dans le cadre de la commande publique s’est établi en 2021 à 296 cas, contre 411 en 2020 et 259 en 2019.

En 2021, il a été missionné pour mettre en place un comité de crise pour le secteur BTP et a mis en place le "parcours national des achats responsables". Début 2022 le comité de crise sur les délais de paiements s’est élargi dans ses missions aux tensions sur la gestion des approvisionnements.
 

Ce qui transparaît de cette "conférence anniversaire", c’est aussi une forme d’optimisme, allant au-delà de « l’installation du Médiateur des entreprises dans la vie économique ». « La succession de crises contribue à l’ émergence de nouvelles méthodes de travail, explique Nicolas Mohr, et contribuent à engager une dialogue toujours plus poussé avec les organisations interprofessionnelles ». Pierre Pelouzet insiste également sur cet effet positif des crises successives : « facteur déclencheur de notre démarche en faveur de l’achat responsable ».

Compte tenu de la guerre en Ukraine, Pierre Pelouzet (sans en dire plus pour ne pas déflorer les annonces "résilience" du Premier ministre prévues le mercredi 16 mars) indique cependant que « Bien sûr, que de nouveaux outils sont en cours de réflexion. Cette nouvelle crise rappelle le changement de culture indispensable fondé sur la solidarité, avec les fournisseurs, par filière, avec la chaîne de sous-traitants».