
La lettre d'achatpublic.info n° 308
Editos
- 19/03/2010
La professionnalisation des acheteurs publics serait-elle en pleine entropie ? Un vent de méthodisme, mâtiné d'objectivisme et de rationalisme, a soufflé cette semaine sur l'actualité. Ce puissant mouvement d'air vient autant de l'Etat que du secteur local, lesquels en appellent aux vertus de la science pour évaluer leurs actions avec le plus d'impartialité possible. On ne sera pas étonné de retrouver le ministère de la Défense, chantre de la discipline, dans l'échantillon expérimental. Il vient de mettre au point un système d'information de mesure de la performance de l'achat, baptisé Impact, qui peut estimer à la fois les gains économiques et la maturité des pratiques (lire l'article). Le syndicat de transfert et de traitement des ordures ménagères du Morbihan intérieur (SITTOM-MI) n'est pas en reste. Il s'est entouré d'un cabinet spécialisé pour calculer, avec la plus grande rigueur, la quantité de gaz à effet de serre émise pour traiter 5 000 tonnes de déchets. Gaston Bachelard, éminent épistémologue, a écrit qu'on ne peut rien fonder sur l'opinion et qu'une expérience scientifique « est une expérience qui contredit l'expérience commune ». Le marché du SITTOM-MI lui donne raison : l'étude entreprise sur le critère carbone a renversé les idées reçues et révélé que le transport pèse très peu dans le bilan carbone. C'est le système de traitement des détritus qui fait la différence (lire l'article). Les plus intéressés pourront creuser le sujet en téléchargeant le cahier des charges du SITTOM-MI.
Avec son pôle d'ingénierie, la maison de l'emploi de Paris (MEP) fait également preuve de méthode pour réussir l'insertion de clauses sociales dans les marchés publics. L'analyse au doigt mouillé, très peu pour elle. La MEP pratique un suivi rigoureux des clauses pour vérifier leur bonne exécution, en s'appuyant notamment sur le reporting (lire l'article). Quant à Jacques Barrailler, le patron du service des achats de l'Etat, son esprit semble bel et bien tourné vers la connaissance objective, « processus de rationalisation de l'expérience sensible », selon Emmanuel Kant : il rêve que « tous les acheteurs aient une calculette sur leur bureau » (lire l'invité du jeudi). Mais le rêve, c'est-à-dire l'imaginaire, ne s'oppose-t-il pas à la rationalité ?...
Sandrine Dyckmans
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