La lettre d'achatpublic.info n°356

  • 24/03/2011
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La Cyrénaïque, les immensités balayées par le vent, les oasis, tout cela fleure bon les dunes, les scorpions du désert et le légionnaire tatoué. Sans doute nostalgique de la chevauchée fantastique et saharienne du général Leclerc, paladin des temps modernes, notre Président bien-aimé a envoyé Tanguy et Laverdure corriger le Guide de la révolution, tyran carnassier qu'il avait invité en grande pompe quatre ans plus tôt. Les soirées d'élections tristounettes, la Libye, ça rime avec alibi. Alors forcément, le Tomahawk tombe en rafale. Une entreprise qui a répondu par voie électronique en signant simplement le zip, sans parapher les pièces compressées, a été touchée de plein fouet. Un vrai coup au but, puisque sa candidature, jugée irrégulière, a été proprement atomisée, façon puzzle. Elle s'est alors plainte devant le TA qui n'a rien voulu entendre. Bref, se contenter de signer le zip, c'est comme manger des tripes au lit, ça laisse des traces (lire notre article). Après deux ans de travail, le PPP écotaxe (près de 2 milliards d'euros sur 14 ans) n'a pas eu le temps de décoller, déglingué par un référé qui l'a réduit en miettes, presque en mirage. Même une infirmière bulgare n'arrivera pas à le remettre sur pied : l'Etat doit reprendre la procédure à zéro (lire notre invité du jeudi). Avec Smirgeomes, l'offre anormalement basse fait désormais figure de missile sol-air. C'est pourquoi la Charente a fait le serment (de Koufra) de prévenir les soumissionnaires. Ses RC listent les cas de figure prévus par l'article 55 et avertissent les candidats qu'ils doivent être en mesure de justifier la composition de leur offre si on leur demande (lire notre article). Quant au conseil d'Etat, guide lumineux des acheteurs publics, il vient de lâcher une bombe à fragmentation en admettant la possibilité pour le cocontractant d'exercer, devant le juge du plein contentieux, un recours contestant la validité de la résiliation du contrat (lire notre brève). Pendant que les képis blancs fourbissent leurs armes à Aubagne - sait-on jamais -, la communauté d'agglo fait carton plein avec ses clauses sociales. Dix chantiers entre septembre dernier et mars conclus avec 60 000 heures d'insertion à la clef (lire notre article). Les Provençaux pourront certainement exposer leur démarche devant les membres du club des acheteurs publics responsables, né la semaine dernière (lire notre article). Si vous êtes incollable sur les marchés, répondez à notre quizz. Un Ipad 2 et deux Ipod à gagner ! Une seule condition : être abonné à notre journal (plus d'infos). Bon allez, j'interromps cet édito fezzandé qui se perd dans les sables mouvants. « Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche», faisait remarquer, avec pertinence, Maurice Biraud dans un taxi pour Tobrouk. A la semaine prochaine.

Jean-Marc Binot

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