Comme deux cents confrères, je me suis rendu à Bugarach, petite commune de l'Aude présumée être épargnée par l'apocalypse annoncée. Après avoir attendu, en vain, dans un froid de canard, l'arrivée de l'astéroïde qui devait réduire en bouillie cosmique le reste de l'univers, je me suis promené au milieu des camping-cars et des curieux de tout poil. J'ai reconnu Scully, Mulder et même David Vincent, passablement vieilli, croisé pas mal d'ufologues et de doux-dingues. Drapé dans une toge blanche, un petit homme chauve, qui se faisait appeler Philippulus le Prophète, frappait sur un gong en hurlant : « c'est le châtiment, faites pénitence, la fin des temps est venue ». Je suis tombé sur un responsable des marchés à la retraite, en train de remballer ses affaires dans sa caravane. « Alors pas trop déçu ? », m'a-t-il demandé en me tendant un vin chaud. « Beaucoup de bruit pour rien, un non-événement, un peu comme la décision commune de Castres du conseil d'Etat sur les frais financiers des DSP (lire notre article). La décision Nice Côte d'Azur est bien plus intéressante puisqu'elle porte sur le degré d'exigence de l'article 80 du Code», ai-je répondu (lire notre article). J'ai lapé le fond de mon verre avant d'ajouter : « le cataclysme, aux yeux des fédérations professionnelles, c'est plutôt le vote à une large majorité des eurodéputés du rapport Tarabella qui favorise les considérations sociales dans la future directive marchés (lire notre article). Pour les collectivités concédantes pour la distribution d'électricité, ce sont les relations contractuelles avec ERDF (lire notre invité du jeudi). Et pour les élus locaux, c'est l'interdiction du localisme (lire le commentaire).» Le retraité m'a confié qu'il allait pousser jusqu'à Rennes-le-Château, à quelques kilomètres, retrouver le magot des Cathares ou celui des Templiers, au choix. « Sûrement pas grand-chose par rapport à la commande publique et aux 88 milliards d'euros recensés par l'OEAP en 2011 (lire notre article), mais vu le montant de ma pension… », a grommelé le vieux sage. Je me suis dit qu'il n'y avait pas forcément besoin de creuser profondément pour dénicher des pactoles. En attisant la concurrence dans le segment des fluides médicaux, les groupements hospitaliers peuvent espérer 20% de gains (lire notre article). Bon allez, fin des élucubrations, de toute façon, la vérité est ailleurs. En attendant le jugement dernier, toute la rédaction se joint à moi pour vous souhaiter d'excellentes fêtes de fin d'année. A l'année prochaine, peut-être...

Jean-Marc Binot (illuminé)