La lettre d'achatpublic.info n°439

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Tandis que l'hexagone, figé par un froid polaire et les chiffres glaçants de son économie, cherche à se réchauffer aux quelques rares bonnes nouvelles qui la concernent, venues notamment de l'exotique Mexique, les esprits s'échauffent à Davos autour de la grande prêtresse Finance. Omniprésente, incontournable, elle s'invite à toutes les tables, conviée ou pas, et n'apprécie guère les mets pourtant réputés de notre cher pays. En effet, dans les salons feutrés et les grands auditoriums de la station de ski des grisons suisses, notre chère France n'a guère la côte : considérée comme incapable de se réformer, et en perte de compétitivité, les chefs d'entreprise étrangers ne veulent, paraît-il, pas s'y installer. Dans le détail pourtant, loin des images globalisantes et forcément réductrices, des initiatives montrent que la terre de lumières a encore quelques (bonnes) idées et qu'elle n'est pas seulement le pays du fromage. Tel est le cas, sans doute, des clauses sociales dans les marchés publics. Les résultats de suivi des personnes qui en bénéficient démontrent que le dispositif permet réellement d'insérer ou de réinsérer professionnellement les publics concernés, une fois sortis de la clause, au bénéfice du territoire et de la société (lire l'article). Dans le secteur hospitalier, deux accords-cadres, coordonnés par l'AP-HM, ont permis aux hôpitaux adhérents des gains de 25% à 80%, plus l'accès à un catalogue complet de 76 produits Microsoft. Sur 250 000 postes de travail, ça fait de l'effet (lire l'article). Conscients de la nécessité de réduire leurs dépenses, les hôpitaux, mais également les collectivités locales, se réforment en piochant notamment dans le privé des outils de mutualisation et de rationalisation. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à créer des centrales d'achat, plus souples que les groupements de commande, comme nous l'expliquent les avocats Rodolphe Rayssac et Guillem Casanovas (lire le commentaire). Enfin, du côté des assurances, domaine où la France n'a rien à envier aux autres pays européens, la création du contrat collectif de responsabilité décennale a permis de débloquer les projets de grands chantiers qui ne trouvaient plus d'assureurs (lire l'article). Ce qui n'a certainement pas fait de mal, bien au contraire, aux entreprises, et par ricochet, à l'emploi. Autant de petits ruisseaux qui, pris dans leur ensemble, contribuent, espérons-le, à alimenter la grande rivière économique française.