La lettre d'achatpublic.info n°447

  • 21/03/2013
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Le drapeau noir flotte sur la marmite ! Cette semaine, notre journal, le couteau entre les dents, les cartouchières croisées sur la poitrine à la Zapata, le béret et le foulard façon Che, lance des pavés dans la mare et fait dans l'agitation subversive. D'abord en posant une question fallacieuse, pernicieuse, limite scélérate : et si pour accélérer les délais de paiement - pas toujours tip-top, il faut en convenir - les collectivités se passaient des comptables publics, comme le font les OPAC et certains OPH ? A Montpellier, le passage à la comptabilité commerciale a permis à l'office d'habitat de l'agglo d'afficher un DGP d'à peine 16 jours. Crime de lèse-majesté ! La suggestion « révolutionnaire » selon le député de la Lozère, Pierre Morel A L'Huissier, a soulevé des haut-le-cœur : le spectre des « dérives » et autres « dérapages » indélicats a été brandi. Une telle mesure et c'est le retour assuré de la chienlit, de l'anarchie, des malversations, de la bamboche au pouvoir, des mains sales dans le pot de confiture. Le schproum, quoi. Et les praticiens interrogés de donner d'autres pistes de progrès, comme le libellé des factures ou l'unification des systèmes comptables du secteur public… (lire notre article). La rédaction a remis le couvert avec une pratique de trublion : la communauté urbaine de Bordeaux s'interdit, lors des négociations en MAPA, de demander un rabais aux candidats ! (lire notre article). Inquiète des conséquences d'une telle initiative, la Ligue de protection des marchands de tapis serait déjà en train de préparer des manifestations monstres un peu partout. Et notre titre a enfoncé le clou avec un sujet sur les courriers-type envoyés par des sociétés qui ne participent pas aux consultations mais qui réclament aux acheteurs les pièces du marché pour in fine constituer des bases de données revendues. Pas question de jouer aux insoumis : toute personne, qui en fait la demande, bénéficie du droit à communication de documents administratifs, notamment des marchés publics. Il y a pourtant un moyen de se rebeller contre la prolifération de ces campagnes épistolaires : si l'utilisation des éléments à des fins commerciales n'est pas interdite, la personne publique peut la subordonner au paiement d'une redevance (lire notre article). Bon allez, j'arrête mes propos séditieux, parce que ma fiche aux RG, classée à la rubrique « émeutier professionnel », est déjà bien chargée. A la semaine prochaine, on ne sait jamais.
Jean-Marc Binot (sourire mutin)