La lettre d’achatpublic.info n°500

  • 23/05/2014
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Fin Juillet 2003. Alors que le plan Fillon sur les retraites, dont on nous promet - croix de bois, croix de fer, si je mens, j'irais en enfer - qu'il réglera pour un bon bout de temps la question, est définitivement adopté, que Lance Armstrong, croisement audacieux entre un pédalier et un dispositif médical implanté, remporte le 90ème tour de France, et que les GI's remuent ciel et terre pour dénicher d'hypothétiques armes de destruction massives saddamites, notre rédaction envoie, à défaut de fluide pasilalinique, la première newsletter de sa (jeune) histoire afin de diffuser les infos qu'elle glane. A l'époque, le directeur des affaires juridiques de Bercy, Jérôme Grand d'Esnon, annonce la sortie d'un nouveau Code pour le mois d'octobre et le gouvernement met la dernière main à une ordonnance mettant au monde le PPP. Deux initiatives frappées de plein fouet par le trop plein de nébulisation salivaire d'un jeune matamore de l'opposition, un certain Arnaud Montebourg, qui qualifie ces textes de « scélérats ». Cinq cents lettres hebdo et deux générations de directives plus tard, la DAJ annonce encore une « réforme profonde du droit de la commande publique » avec un premier décret applicable au mois... d'octobre (lire notre article), suivie d'une unification des procédures Code et ordonnance du 6 juin 2005, et la fusion de tous les PPP en un seul contrat de partenariat. Ironie de l'histoire, le vindicatif ancien député de Saône-et-Loire, désormais détenteur du maroquin bercyéen, devrait parapher le toutim. L'eau a quand même coulé sous les ponts et l'achat public français a connu une métamorphose faramineuse. Deux échantillons de cette transmutation ? L'achat responsable, circonscrit à une poignée de fanatiques il y a une décennie, est désormais la profession de foi du premier acheteur public de France : le ministère de la Défense (lire notre article). Et la centrale d'achat, autrefois réduite à un seul organisme débutant par U et finissant par P, prolifère à tel point qu'on assiste à un remake de Clochemerle dans le Centre où un GIP réunissant trois départements et une association émanant du conseil régional se tirent la bourre sur des familles d'achat similaires (lire notre article). Un comble alors qu'on programme une cure d'amaigrissement du mille-feuille administratif ! Bon allez, je ne me hasarderai pas à jouer au Don Rodrigue, et à prédire, avec une mâle assurance, qu'en partant de 500, on espère arriver au port à 3000. Non, tradition oblige, je vous dis juste : à la semaine prochaine, peut-être...

Jean-Marc Binot