Plus belle la commande publique (épisode 8/saison 1) - Chez Léon, le bistrot juste en face de la mairie de Pichade-sur-Mer, où les membres de la direction des achats ont l'habitude de célébrer la fin de la semaine en siphonnant un tord-boyau frelaté, fabriqué à base d'ingrédients du verger d'à côté. « Moi au moins, je favorise les circuits courts », plaisante le patron, au visage rubicond mis en valeur par une couperose généreuse. « C'est sûr que t'as pas attendu le guide du ministère de l'Agriculture pour favoriser l'approvisionnement local », pouffe Bruno Desclozes, le gourou de l'achat durable du service (lire notre info). « Léon, c'est ma tournée. On a tous besoin d'un remontant : la DAJ va bientôt nous solliciter sur les différents textes de la transposition des directives marchés et concessions. Avec un peu de chance, ça va commencer durant la trêve des confiseurs… », exhale Thomas Gréhagré, à l'haleine déjà très fruitée (lire notre article). « Ce n'est pas de refus », bafouille Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude, la langue pâteuse. « Vas y mollo, tu dois lire l'analyse de Me Colson sur la loyauté des relations contractuelles (lire notre invité du jeudi) et l'exposé du rapporteur public au Conseil d'Etat, au sujet d'un MAPA annulé pour non respect du délai de recours (lire notre article) », lui intime son voisin. « Plutôt que de plafonner le cachet des stars de cinéma, on ferait mieux de déplafonner le traitement des acheteurs », maugrée Jérôme Mouin-Dizant, en montrant la « une » du Progrès vésubien, tabloïd départemental abandonné sur le zinc. « Ouh là, tu imagines les têtes des DRH, s'il fallait nous gratifier en fonction de nos résultats ?  Olivier Fauconnier, qui a décroché un Trophée de la commande publique pour la création d'une direction des achats au groupement hospitalier est francilien (lire notre article), n'aurait plus besoin de jouer au loto !  Nos collègues de Lyon qui ont lancé le projet Buydis depuis août, avec un critère de prévention contre la discrimination dans toutes leurs consultations (lire notre article) et ceux du Puy-de-Dôme avec l'opération Cocon 63, un groupement d'achat de travaux d'isolation des combles des bâtiments administratifs (lire notre article), seraient soumis à l'ISF… », s'esclaffe Thomas Gréhagré. Bon allez, c'est la fin du happy hour, des brèves de comptoir et de cet édito TGI (Thanks God, It's Friday). A la semaine prochaine, même si on est jamais sûr de rien.