« Donne et tu recevras ». J'ai beau citer Platon à chaque fois que je rencontre mon banquier, ce dernier n'est jamais d'accord pour diviser le montant de mes traites par Troie, ni pour les repousser aux calendes grecques. Et quand je lui parle d'antichrèse, il me regarde d'une façon vraiment peu orthodoxe. Le gars en question ne doit rien connaître aux marchés publics, puisqu'à en croire Chantal Brunet, « l'acheteur est un chercheur de solutions » (lire notre invité du jeudi). La mission sénatoriale sur la commande publique, qui rendra ses propositions au gouvernement à la rentrée, le pense aussi car elle vient de lancer un appel à contributions. Vous avez donc tout intérêt, comme dirait la Banque centrale européenne, à répondre à son questionnaire en ligne, ouvert jusqu'à début septembre (lire notre info). C'est un drôle de drachme qui s'est joué dernièrement dans un tribunal administratif. A l'occasion d'une demande d'annulation d'une procédure au motif que l'offre attributaire était irrégulière, le juge du référé précontractuel a en effet été amené à se prononcer sur la composition du mémoire technique en recherchant si les éléments exigés dans le CCTP figuraient bien dans l'offre remise. Résultat, c'est la banqueroute pour le pouvoir adjudicateur (lire notre article). Il paraît qu'il reste encore 4000 entités en dehors des clous pour les contrats énergétiques. Le réveil risque d'être douloureux car recueillir le besoin au sein d'un groupement de commande -  le meilleur moyen pour obtenir des prix attractifs – relève d'un marathon : pas moins de six mois afin de collecter les données nécessaires à la rédaction du cahier des charges (lire notre article). Sorte de Péloponnèse hexagonal, le Limousin vient de créer son réseau des acheteurs. Sa première phalange a bien l'intention de laisser une thrace durable en concevant des outils diffusés au bénéfice de la toute la communauté (lire notre article). Finissons sur une bonne note, ainsi qu'on aime à le dire chez Standard & Poor's : les béotiens du sourcing peuvent découvrir l'alpha et l'oméga de la technique expliquée par Sylvie Besche, responsable du pôle marchés à la CCI France (lire notre article). Bon allez, c'est le terme de cet édito emprunté et arriéré. En parlant de dette, un de mes anciens collègues, ci-devant mais toutefois bon camarade, Laverdure des Filets de la Cité-Houbert, attend toujours qu'un de ses clients lui règle une facture - d'un montant non négligeable - en souffrance. Comme quoi, des Ostrogoths, on n'en trouve pas que chez les Hellènes. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot