
La lettre d'achatpublic.info n°568
Pour ceux qui l’ignorent, dimanche, c’est l’ouverture de la POC 21. Cent cinquante responsables de la commande publique venus de la terre entière sont attendus près du lac du Bourget, dans un restaurant pour routiers (en raison d’un budget contraint comme on dit dans les milieux autorisés), établissement dont je ne peux vous communiquer l’adresse pour des raisons de sécurité évidentes. Pour ceux qui l’ignorent, les POC sont des personnalités obsessionnelles compulsives. Comment reconnaît-on ces acheteurs d’un type particulier ? Pour ceux qui l’ignorent, plusieurs indices peuvent mettre la puce à l’oreille (lisez attentivement ce qui va suivre parce que vous ne regarderez plus jamais vos collègues comme avant). D’abord, ils sont vraiment coincés du bulbe et de la rate. Du genre : aller voir les fournisseurs avant de rédiger le cahier des charges ? Plutôt mourir crucifié la tête en bas ! Ou alors : le cousin par alliance de la concierge de l’immeuble mitoyen du maire a candidaté à un de mes appels d’offres ? Ni une, ni deux, j’envoie une lettre anonyme au procureur de la République. Les acheteurs POC sont aussi perfectionnistes, allant jusqu’à aller mettre leur 06 perso dans le bloc 1.1 « points de contact » des AAPC. Ensuite, ils ont élevé leur métier au rang de religion, avec une bible, le Code, composé de l’Ancien testament (actuellement en vigueur) et du Nouveau testament (applicable à partir d’avril prochain). Malheur à celui qui ne respecte pas les saintes écritures ! Ils sont également préoccupés de façon obsessionnelle par le souci du détail : ne jamais classer les offres inacceptables dans une chemise rouge, couleur réservée aux offres irrégulières, mais dans une chemise bleu ciel. Les acheteurs POC sont aussi incapables de se séparer des objets, même obsolètes, qui ont fait leur quotidien. Résultat, ils entassent et sédimentent dans leurs armoires les codes 2001, 2004, 2006, les cahiers des charges type publiés sous la Quatrième République et le recueil des correspondances de Jérôme Grand d’Esnon. « On ne sait jamais, ça peut servir », répondent-ils invariablement quand on leur pose la question. L’idée même de déléguer une tâche, ne serait-ce qu’un pouillème de la rédaction d’une ligne d’un avis d’attribution d’un MAPA, les révulse. Enfin, les acheteurs POC souffrent d’un syndrome aggravé d’avarice, souvent détecté par leurs phlébologues, et unanimement apprécié des directeurs financiers. Bon allez, nous voici déjà parvenus au climax de cet édito un peu réchauffé. A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot


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