Enchères inversées : la CNAV fait plus de gains que prévu

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Avant l’été, la Caisse nationale d'assurance vieillesse a utilisé les enchères inversées dans le cadre de son marché de fournitures d’enveloppes et pochettes vierges et imprimées. L'expérience est concluante puisque la CNAV devrait réaliser 20.000€ d’économies par an, c'est-à-dire plus que ce qui était envisagé au départ.

Après un premier essai en 2013 pour l’achat de ramettes de papier, la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) a renouvelé l’expérience des enchères inversées, en juin 2015, pour un marché de fournitures d’enveloppes et pochettes vierges et imprimées. « Dans le cadre du plan d’économies de gestion, cette formule nous permet tout en état dans un appel d’offres de faire baisser les prix, indique Jean-Luc De Munck, responsable du département marchés. A côté de ces raisons budgétaires, la méthode présente d’autres avantages. Pour les acheteurs, elle permet de stimuler les fournisseurs et connaitre les « vrais prix » du marché. Les entreprises, quant à elles, peuvent savoir leur positionnement face à la concurrence », relève le responsable.

A côté des raisons budgétaires, la méthode présente d’autres avantages. Pour les acheteurs, elle permet de stimuler les fournisseurs et connaitre les « vrais prix » du marché

Les entreprises ont été informées de la tenue de l’enchère dès le lancement de la consultation. « Nous avons inséré, dans le règlement de la consultation, une clause sur le déroulement de la procédure. Conformément à l’article 54 du code des marchés publics, nous avons décidé de permettre aux candidats de revoir leur offre financière à la baisse », explique-t-il. Dans cet appel d’offres ouvert, tous les candidats ayant remis une offre conforme étaient invités à participer à l’enchère. « Sur les 4 candidats participants, un seul nous a écrits pour nous informer qu’étant contre ce processus, il ne participerait pas à la séance».

Un mini-règlement

Le moment venu, un « mini règlement » a été remis aux entreprises avec tous les informations nécessaires. Tout d’abord, la date et la durée de l’enchère. « En 2013, nous avions prévu une durée de 4 heures. Nous nous sommes aperçus que c’était trop long. Nous avons fait le choix, cette fois, de fixer la durée à 3 heures. Mais finalement, pour des produits standardisés comme les enveloppes et les pochettes, deux heures auraient largement suffi », estime Jean-Luc De Munck. En effet, au début rien ne se passe car les candidats ont plutôt tendance à s’observer. Ce n’est que vers la fin que tout « s’emballe ». Dès le début, les candidats savaient que l’enchère ne porterait que sur le prix (noté sur 40) des 25 postes indiqués sur le BPU, c’est-à-dire sur les 16 types d’enveloppes et les 9 types de pochettes. La CNAV a également choisi, au titre des paramètres d’affichage, de tenir informé les entreprises, tout au long de l’enchère, de leur rang de classement et du montant de la meilleure offre. « En revanche, aucune information quant à l’identité des candidats n’a été donnée », souligne le responsable.

20.000€ d’économies annuelles

Le mini-règlement prévoyait également que les prix formulés pendant la séance deviendraient intangibles à la clôture de l’enchère. « Les candidats devaient nous retourner leur BPU définitif, correspondant à la dernière et meilleure offre validée dans un délai de trois jours. La valeur annuelle du marché a été estimée à 261 600 € TTC (872.000 € sur les 4 années). Grâce à l’enchère, nous avons obtenu un gain d’environ 20.000 € par an (comparaison entre l’offre initiale et l’offre après enchère) ».

Nous nous attendions à une économie moindre

Jean-Luc De Munck se félicite de l’économie réalisée. « Nous nous attendions à une économie moindre ». Au final, l’expérience a été concluante. « Le code des marchés publics nous offre des outils, autant les utiliser, surtout dans la période actuelle où nous devons faire des économies. Cette méthode nous permet  de dégager des ressources pour d’autres besoins. Toutefois, il faut bien cibler les projets. L’achat de fournitures standardisées s’y prête bien ».