
Haoudjati Oussoufa, acheteuse tous terrains
- 29/05/2008
En cinq ans de carrière, Haoudjati Oussoufa a déjà travaillé pour des services marchés de trois organismes publics différents. Elle représente cette nouvelle génération diplômée, très mobile, et motivée avant tout par l’intérêt du poste.

A 28 ans, Haoudjati Oussoufa, actuellement juriste chargé des marchés publics du pôle « produits de santé » de l’établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS), affiche déjà un copieux CV. Pourtant, elle n’avait pas vraiment programmé un parcours professionnel placé sous le signe de la commande publique. Encore étudiante, elle rêvait même d’une carrière diplomatique avec en poche une maîtrise de droit public et un troisième cycle de droit international comparé. « A dire vrai à l’époque je fuyais tout ce qui avait trait aux contrats publics et aux marchés », avoue-t-elle avec malice. C’est en fait un stage de fin d’année universitaire à la section documentaire au Conseil d’Etat qui va tout changer. « C’est là que j’ai compris que le contentieux des marchés publics était une mine », se souvient Haoudjati Oussoufa qui creuse le sillon en passant le printemps et l’été 2004 à la direction des affaires juridiques du ministère de la Défense, dont la responsable est une certaine…Catherine Bergeal. Un 2e stage très formateur car on lui confie la préparation de mémoires de défense dans le cadre de contentieux. Une sacrée entrée en matière pour une néophyte. Mais « la montagne » ne l’effraie pas une seconde. « Comme j’avais un œil neuf, je repérais tout de suite les incohérences des dossiers », commente-t-elle. Elle avale les CCAG puis le Code. « Cela ne m’a pas rebutée, au contraire. Plus les choses sont compliquées, plus cela me donne envie de me décarcasser », confie la juriste désormais convaincue de tenter l’aventure des marchés publics. « Après le contentieux, il fallait que je découvre la passation. » Elle répond donc à plusieurs petites annonces. Et avant même la fin de son stage, elle est recrutée. Le 1er septembre, elle rejoint le service marchés de la direction des bâtiments du conseil général des Yvelines pour un contrat de trois ans. C’est là qu’elle découvre l’univers de la définition du besoin, de la rédaction des pièces, des avis de publicité. La masse des consultations et le calendrier, sorte de mouvement perpétuel, la marquent. « Il fallait concilier les échéances réglementaires et les échéances techniques car nous construisions beaucoup de collèges. Cela n’était pas toujours facile. » Au bout de dix-huit mois, elle veut vivre autre chose. « Au bout d’un an, j’avais maîtrisé toutes les procédures qui étaient bien ficelées au département. Le service travaillait de manière très rodée. Ma tâche devenait répétitive. » La complexité juridique qu’elle affectionne et qui donne du piment à son quotidien lui manque.
Les marchés publics ne sont pas une science exacte
A la fin 2005, elle se remet à chercher. « J’ai ciblé la fonction publique territoriale, et tenté aussi le secteur privé ». Etant donné son profil et l’état du marché, elle n’attend pas longtemps pour qu’on lui offre un poste. Retenue quatre fois en short-list, elle reçoit coup sur coup deux propositions, l’une émanant d’une communauté d’agglomération de la région parisienne, et l’autre d’une entreprise. Publiciste dans l’âme, Haoudjati Oussoufa préfère rester dans l’administration. Incroyable mais vrai, l’EPCI lui propose un salaire légèrement supérieur. Et surtout un poste beaucoup plus intéressant même s’il s’agit d’un contrat d’un an renouvelable. « J’avais un vrai rôle de conseil car les marchés dépendaient de la directrice financière qui n’avait pas la fibre commande publique ». Quand l’organisme décide de créer un service à part entière chargé des marchés, des DSP et des concessions, on lui en confie tout naturellement la responsabilité. Changement de décor puisqu’elle doit maintenant encadrer deux personnes. Comme son contrat prévoit qu’elle passe le concours d’attaché, elle le prépare, mais dans des conditions pas forcément optimales. « A l’écrit, j’étais enceinte de huit mois et mon ventre touchait la table d’examen », se souvient-elle en riant. Après deux ans de bons et loyaux services entrecoupés du congé maternité, une opportunité se présente sous la forme d’une rencontre avec un membre d’un jeune organisme public, né de la loi de 5 mars 2007, l’établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, chargé de préparer une réserve sanitaire en cas de crise grave (épidémie, catastrophe industrielle…) et qui cherche justement un expert marchés publics pour son pôle des produits de santé. Il faut tout inventer, tout créer. Un pari dans les cordes d’Haoudjati Oussoufa, enthousiaste dès qu’il s’agit de faire travailler les petites cellules grises afin de résoudre de nouvelles problématiques juridiques. Elle n’est plus chef de service, mais qu’importe. « C’est plus l’intérêt de la mission qui guide mes choix que le statut du contrat qu’on me propose », assure-t-elle. Bien qu’elle ne renierait pour rien au monde sa formation initiale, elle sait pertinemment que l’achat, « un vrai métier » ne se limite pas aux seules procédures juridiques. « Il faut connaître l’état du marché, l’état de la concurrence, c’est un aspect du travail qu’il est impossible d’occulter. Acheter, cela ne s’improvise pas. D’ailleurs choisir l’offre économiquement la plus avantageuse n’est pas simple et parfois on se plante. Les marchés publics ne sont pas une science exacte. On jongle sans arrêt.»


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